"On considère qu'il y a toujours l'espoir et on y va" : à Beyrouth, les secouristes français à pied d'oeuvre pour retrouver des survivants
"Les renseignements dont nous disposons semblent confirmer la présence de sept à huit personnes dans une salle fermée qui a été ensevelie", sur le port de Beyrouth, indique le colonel Vincent Tissier, chef des secouristes français envoyés sur place.
Le colonel Vincent Tissier est le chef de l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (UIISC1) de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), dépêchée mercredi 5 août à Beyrouth, au Liban. Depuis jeudi matin, ses équipes sont à pied d’œuvre dans la capitale libanaise, dévastée mardi par deux gigantesques explosions, qui ont fait à ce jour 137 morts, plus de 5 000 blessés et 300 000 sans-abris.
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franceinfo : Vous êtes arrivé mercredi à Beyrouth avec 55 militaires. Comment est composé votre détachement ? Comment travaille-t-il ?
Vincent Tissier : J'ai trois maîtres-chiens, deux médecins, deux infirmiers, notamment. Nous sommes capables d'assurer plusieurs missions : sauvetage, déblaiement, recherche de personnes ensevelies sous les décombres. Nous sommes capables de faire de l'aide médicale d'urgence pour des blessés et évidemment, les médicaliser à la sortie du trou si on récupère. Les personnels du port creusent avec des engins et nous, on cherche derrière les coups de pelle pour voir si on retrouve des victimes ou si on localise la porte d'accès.
Quelles sont vos priorités ? Sur quels terrains intervenez-vous ?
Nous avons deux chantiers. L’un sur le port, où les renseignements dont nous disposons semblent confirmer la présence de sept à huit personnes dans une salle fermée qui a été ensevelie. Et un deuxième chantier sur le quartier voisin, à 600 mètres, de ratissages systématiques dans des immeubles.
Quels sont les risques ? L’effondrement du silo à grain, à moitié éventré par l’explosion ?
Oui. Néanmoins, nous avons un itinéraire qui nous permet d'approcher sans trop de risques. Et puis on a placé un radar qui peut détecter un début d'effondrement et donner l'alerte. Après, au niveau chimique, on a fait d'abord une évaluation, et malgré la fumée que l’on peut voir, les appareils nous ont confirmé qu’il n’y avait pas de danger, qu’on pouvait venir sans appareil de respiration en circuit fermé. Le niveau de particules en suspension dans l’air est en-dessous des seuils de dangerosité.
Combien de temps vous donnez-vous pour essayer de retrouver les victimes ici ?
Tant que cela sera nécessaire. On a des conditions météo plutôt bonnes. La chaleur doit être, je pense, relativement supportable. Reste la question de savoir s'il y a l'oxygène. On a l'expérience de précédentes missions, notamment à Haïti, où on avait retrouvé des victimes après 72 heures. Nous, on considère qu'il y a toujours l'espoir et on y va.
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