Les manifestations montrant vendredi la détermination des Syriens à lutter contre le régime ont fait 22 morts
Outre les manifestations de rue, l'opposition tente de s'organiser politiquement mais sans réelle cohérence, avec la multiplication des instances annoncées.
Malgré les protestations de toutes parts, les forces de sécurité et l'armée du régime poursuivent les ratissages, perquisitions et arrestations dans les villes.
Mardi, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York, la révolte en Syrie sera au menu des discussions du président américain Barack Obama et du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a estimé que l'ère des dirigeants "oppresseurs" était révolue.
Les manifestants sont descendus à nouveau par milliers dans la rue, notamment à Deir Ezzor (nord-ouest), à Homs (centre) dans la province de Damas et à Hama (nord), sous le slogan: "nous avançons jusqu'à la chute du régime".
Les militants sur le terrain se disent "plus que jamais déterminés" à renverser le régime, six mois après le début de leur révolte le 15 mars. Face à eux, les forces de sécurité sont toujours au mode répression. Sept civils ont péri à Hama (centre), deux à Homs (centre), trois à Idleb (nord-ouest), quatre dans la banlieue de Damas et six dans la région de Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Quinze cadavres ont également été retrouvés dans plusieurs villes, ces personnes ayant péri ces dernières 24h heures dans les opérations de sécurité, selon la même source.
Selon l'ONU, plus de 2.600 ont péri dans la répression, en grande majorité des civils. Plus de 15.000 personnes sont actuellement détenues et des milliers d'autres portées disparues, selon l'OSDH.
Unifier les mouvements d'opposition
Les opposants et militants syriens cherchent à s'organiser en structurant les différentes groupes et personnalités qui sont apparus dans la lutte contre le régime d'Assad.
Alors qu'à Istanbul, des opposants ont annoncé la composition d'un "Conseil national", un autre rassemblement de l'opposition, baptisé "Conseil national de transition syrien", a choisi comme président Burhan Ghalioun, directeur du Centre des études arabes à la Sorbonne à Paris. Ce dernier, qui a été reçu par le cabinet du ministre français des affaires étrangères, a promis de faire de cette initiative "le point de départ d'un véritable front d'opposition unifié".
La France, qui a appelé au départ de M. Assad, a plaidé pour une opposition unie, en estimant que "toutes les initiatives visant à unifier l'opposition et à ouvrir la perspective d'une Syrie démocratique et respectueuse de tous ses citoyens sont positives".
Dans une virulente attaque contre son ancien "ami" M. Assad, M. Erdogan, qui ne cesse d'appeler à l'arrêt de cette répression sanglante, a affirmé que "ce genre de dirigeant doit comprendre que son ère est révolue parce que le temps des régimes oppresseurs a pris fin".
M.Erdogan a demandé au président iranien Mahmoud Ahmadinejad d'infléchir son soutien au régime de Damas, selon la presse turque.
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