Le flou subsiste autour de la mort de Kadhafi
L'ONU réclame une enquête sur les circonstances de la mort de l'ex-leader libyen. FTVi fait le point sur ces quelques minutes encore confuses.
Les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi, jeudi 20 octobre à Syrte (Libye), restent incertaines. Beaucoup d'informations, de rumeurs et d'images circulent. Mais le flou subsiste autour du scénario qui a mené à la mort du dictateur déchu. A-t-il été exécuté par les rebelles ? A-t-il été blessé à la tête lors d'une attaque aérienne ? FTVi fait le point.
Appel à la transparence
Le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a réclamé vendredi 21 octobre une enquête sur les conditions dans lesquelles l'ex-dirigeant libyen a succombé. "A propos de la mort de Kadhafi, les circonstances ne sont toujours pas claires. Nous estimons qu'une enquête est nécessaire", a affirmé l'agence des Nations unies.
Réfugiée en Algérie avec certains de ses enfants, la veuve du colonel, Safia Kadhafi, a elle aussi demandé à ce que l'ONU fasse la lumière sur les circonstance du décès de son mari et de son fils Mouatassim, également tué jeudi à Syrte.
Les Etats-Unis, par la voix du porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, ont invité le le CNT à déterminer de façon "transparente" les causes du décès, assurant que le nouveau régime allait "donner plus de détails dans les jours qui viennent".
Attaque aérienne sur son convoi
Jeudi matin, Mouammar Kadhafi était à bord d'un convoi d'une dizaine de voitures qui sortait de Syrte lorsque l'Otan a bombardé deux de ces véhicules. Mais l'Alliance atlantique a affirmé vendredi que ses forces ignoraient la présence de l'ancien dictateur à bord de l'un des 4x4 touchés. "Nous avons appris par la suite de sources publiques et auprès du renseignement allié que Kadhafi se trouvait dans ce convoi et que notre frappe a contribué à sa capture", a précisé l'Alliance vendredi.
Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a assuré qu'"au moins un avion français" avait participé à cette attaque. Toutefois, jeudi soir, sur le plateau du journal de 20 heures de France 2, il s'est dit "incapable de donner plus de détails". Un drone américain a également tiré un missile sur le convoi, a précisé un responsable américain.
Kadhafi se réfugie dans un tunnel
Après l'attaque aérienne, le Guide libyen quitte sa Jeep et réussit à s'extirper du convoi pour se réfugier, armé d'une kalachnikov et d'un pistolet, dans un cylindre en béton, sans doute une bouche d'évacuation. C'est là qu'il a été trouvé, avance l'AFP.
Il est capturé vivant
Une certitude : Mouammar Kadhafi était en vie lors de sa capture. "Il est gravement blessé mais il respire encore", a précisé un commandant du Conseil national de transition (CNT) au moment-même de l'arrestation. Le colonel se serait rendu sans résistance. Mais son état de santé à cet instant demeure flou. "Quand il a été retrouvé, il était en bonne santé et portait une arme", affirme le chef de l'exécutif du CNT, Mahmoud Jibril. Cependant, comme cette vidéo le montre, Kadhafi aurait été battu par plusieurs hommes.
Des interrogations sur la fusillade et le tir mortel
C'est à cet instant que les événements deviennent confus. Les combattants du CNT se seraient apprêtés à emmener le colonel lorsqu'une fusillade aurait éclaté entre des partisans de l'ex-dirigeant et des rebelles : Kadhafi aurait été blessé "à la jambe et à l'épaule" par les insurgés, selon le CNT. Quant à la balle mortelle qui lui a été tiré dans la tête, tous ignore son origine.
Kadhafi aurait supplié qu'on l'épargne, selon le correspondant de la BBC citant les hommes qui l'ont découvert. Le dictateur serait mort quelques minutes avant d'arriver à l’hôpital, d'après le Premier ministre du CNT.
Cependant, jeudi soir, une source haut placée au sein du CNT a avancé que les soldats qui ont capturé Kadhafi l'auraient frappé avant de l'abattre. Pourtant, aucun ordre de le tuer n'a été donné, plaident d'autres responsables du CNT.
Le Dr Michael Baden, ancien médecin légiste de New York interrogé par le quotidien américain The New York Times, accrédite la thèse de l'exécution. A partir des photos et des vidéos mises en ligne, il note deux blessures par balle à la tête, peut-être quatre, ce qui, dit-il, "ressemble plus à une exécution qu'à quelque chose qui est arrivé pendant un combat".
Le corps de l'ex-dirigeant libyen a été transféré jeudi en fin d'après-midi vers la ville de Misrata.
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