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Visite en Israël de Yaël Braun-Pivet : "Il eût été préférable que la voix de la France s’exprimât seulement par la voix du président de la République”, estime Bernard Cazeneuve

L'ancien ministre de l'Intérieur a par ailleurs regretté que l'ensemble des formations politique ne soient pas "associées" à cette visite de 24 heures en Israël.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, était lundi 23 octobre l'invité du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

"Il eut été préférable que la voix de la France s’exprimat seulement par la voix du président de la République”, a estimé l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, au sujet de la visite de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet en Israël.

 
Emmanuel Macron, lui, se rendra mardi 24 octobre à Tel-Aviv pour y rencontrer notamment le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. La titulaire du perchoir a indiqué que la France "soutient pleinement Israël", estimant que "rien ne doit empêcher" le pays "de se défendre" dans la guerre qui l'oppose au Hamas palestinien.

"Je comprends très bien que la présidente de l'Assemblée nationale se déplace avec une délégation. Mais lorsqu'on est dans un contexte aussi difficile que celui qu'on connaît, aussi troublé, avec des tensions internationales aussi graves, la voix de la France s'exprime par le président de la République", a tranché l'ancien ministre de l'Intérieur.

Un manque d'unité au sein de la classe politique

Il a par ailleurs regretté que l'ensemble des formations politiques ne soient pas "associées" à cette visite de 24 heures en Israël. Yaël Braun-Pivet était accompagnée du président de LR et député Eric Ciotti, du député LR des Français de l'étranger Meyer Habib, et du député Renaissance Mathieu Lefèvre, président du groupe d'amitié France-Israël.

Ils ont notamment visité le kibboutz Beeri et le site de la rave party où ont été tuées et kidnappées des centaines de personnes lors des attaques menées par les islamistes du Hamas

"J'entends le président de la République s'exprimer sur la préoccupation de la désescalade (…), il a eu raison de prendre cette positon", a souligné Bernard Cazeneuve.

"La limite de l'intervention d'un État, c'est le respect du droit international"

Bernard Cazeneuve

à franceinfo

Si l'Etat hébreu "a fait l'objet d'une attaque terroriste monstrueuse" et a riposté par une campagne massive de bombardements sur la bande de Gaza qui a tué plus de 4 600 Palestiniens, l'ancien socialiste a rappelé que "la limite de l'intervention d'un État, c'est le respect du droit international".

Accepter l'idée qu'il puisse y avoir "deux États coexistants"

Il a invoqué le discours de François Mitterrand devant la Knesset en 1982 qui appelait à la "cohabitation entre deux Etats dans la paix".

Selon lui, "cette ligne-là, aurait dû inspirer la diplomatie de l'ensemble des États pour la paix" mais a été "abandonnée, y compris d'ailleurs à travers les accords d'Abraham" négociés par les États-Unis, qui ont permis au Bahreïn et aux Émirats arabes unis, ainsi qu'au Maroc, d'établir des liens officiels avec Israël. "On ne peut pas construire la paix si on continue la colonisation en Cisjordanie, on ne peut pas construire la paix si on n'accepte pas l'idée qu'il puisse y avoir deux États coexistants et cohabitants dans la paix, l'un à côté de l'autre", a-t-il défendu.

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