: Vidéo Israël-Palestine : "Les réfugiés sont les grands oubliés", estime Rima Hassan, présidente-fondatrice de l'Observatoire des camps de réfugiés
"Les réfugiés [palestiniens] sont les grands oubliés", estime Rima Hassan, juriste, présidente-fondatrice de l'Observatoire des camps de réfugiés, invitée du Talk franceinfo sur Twitch, mercredi 1er février, après un regain de tensions entre Israéliens et Palestiniens. Un raid israélien, le plus meurtrier depuis des années, a causé la mort de dix personnes le 26 janvier, des combattants et des civils, dans le camp de réfugiés de Jénine (nord de la Cisjordanie occupée). Il a été suivi vendredi par des tirs de roquettes de Gaza vers Israël et des frappes aériennes israéliennes de représailles. Le même jour, sept personnes sont mortes dans une attaque palestinienne près d'une synagogue à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël. Par ailleurs, un Palestinien a blessé samedi deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est, avant d'être blessé et arrêté. En Cisjordanie occupée, des gardes israéliens ont tué dimanche un Palestinien, tandis que les forces israéliennes ont tué lundi un Palestinien.
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Pour la présidente-fondatrice de l'Observatoire des camps de réfugiés, "on pense toujours le conflit avec celles et ceux qui sont présents sur ces territoires, et on en oublie qu'on a voulu déposséder le peuple palestinien de ses droits, dès le début". Rima Hassan cite la loi sur la propriété des absents de 1950, promulguée par le gouvernement de David Ben-Gourion, "qui a permis d'exproprier l'ensemble des biens des Palestiniens" : "Moi, aujourd'hui, je n'ai aucun droit sur les terres de mes grands-parents et arrières grands-parents, je n'ai aucun moyen de récupérer les maisons de mes ancêtres, je n'ai aucun moyen ne serait-ce que de réclamer. Cette loi a concerné toutes celles et ceux qui étaient absents des territoires récupérés par Israël."
La situation des camps palestiniens, "une bombe à retardement"
Actuellement, 58 camps de réfugiés de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) officiels existent au Moyen-Orient dont 19 en Cisjordanie, huit dans la bande de Gaza, 12 au Liban, dix en Jordanie et neuf en Syrie. Selon la Rima Hassan, "on est enlisés dans cette situation (...) La situation des camps palestiniens, c'est une bombe à retardement."
"Ma première nationalité, concrètement, c'est la nationalité française, se souvient Rima Hassan. À 18 ans, c'est la France qui me donne ma première carte d'identité. Avant cela, je ne suis personne, ou je suis un numéro de réfugié. Et je n'ai jamais entendu en 20 ans quelqu'un en France poser la question des droits des réfugiés palestiniens." Selon elle, "les résolutions des Nations unies précisent que les Palestiniens doivent être indemnisés du préjudice qu'ils ont vécu et des pertes qui ont été les leurs."
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