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Vidéo Amos Gitaï : au Proche-Orient, "ceux qui ne veulent pas la paix forment la coalition la plus solide"

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Envoyé spécial. Amos Gitaï : au Proche-Orient, "ceux qui ne veulent pas la paix forment la coalition la plus solide"
Envoyé spécial. Amos Gitaï : au Proche-Orient, "ceux qui ne veulent pas la paix forment la coalition la plus solide" Envoyé spécial. Amos Gitaï : au Proche-Orient, "ceux qui ne veulent pas la paix forment la coalition la plus solide" (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Son documentaire "A l'ouest du Jourdain" vient de recevoir un accueil très chaleureux à Cannes. Le 25 mai, "Envoyé spécial" donne carte blanche au réalisateur Amos Gitaï : l'espoir de paix au Proche-Orient n'était-il qu'"un bref moment d'optimisme" ? Extrait.

"Une rare opportunité de paix", c'est ainsi que Donald Trump présente sa visite en Israël. Le nouveau président américain, qui s'est rendu le mardi 23 mai en Cisjordanie, territoire palestinien occupé, rêve d'être celui de "l'accord ultime entre les Israéliens et les Palestiniens". Que reste-t-il d'un espoir aujourd'hui au point mort ? Le jeudi 25 mai, "Envoyé spécial" donne carte blanche à Amos Gitaï. Le réalisateur vient de présenter à Cannes son documentaire A l'ouest du Jourdain. Voici un extrait de la version de 52 minutes diffusée dans le magazine.

A Hébron, avec la famille d'un garçon tué la veille

Tandis que le gouvernement Netanyahou intensifie sa politique de colonisation, le réalisateur du Dernier Jour d'Yitzhak Rabin est allé à la rencontre des "bonnes volontés" en faveur de la paix, israéliennes comme palestiniennes. Il a notamment suivi à Hébron le journaliste Gideon Levy. Depuis trente ans, celui-ci rend compte de la vie dans les territoires palestiniens occupés pour le quotidien israélien de gauche Haaretz.

Ce jour-là, il recueille le témoignage de la famille d'un garçon de 15 ans tué la veille par des soldats israéliens. "C'était un gosse. Comment ont-ils pu le tuer ?" questionne son père avec calme et dignité. L'oncle du garçon défunt intervient : "Trois soldats bien équipés et bien armés postés derrière une barrière sont capables de neutraliser un enfant. Mais ils n'ont pas souhaité le faire, ils voulaient le tuer." 

"On peut faire la paix en vingt-quatre heures..."

Pensent-ils qu'on peut mettre fin à ce cycle de vengeance ? demande Amos Gitaï. "Si les politiques le veulent, répond l'oncle, on peut faire la paix en vingt-quatre heures, pas en vingt-quatre années, comme ça s'est passé […]. Il faut qu'un héros chez vous et un autre chez nous mettent fin à l'occupation en disant 'C'est fini'."

Cette famille en deuil croit encore à la paix, mais le réalisateur était là au moment où Yitzhak Rabin signait les accords d'Oslo avec Yasser Arafat. "Au même moment, à Tel Aviv, des bus explosaient tous les jours, rappelle-t-il. Ça a poussé les extrémistes juifs à tuer Rabin. Vous comprenez ? Ils travaillent main dans la main." Selon Amos Gitaï, "ceux qui ne veulent pas la paix constituent la coalition la plus solide". Et pas seulement en Israël, "des deux côtés".

Extrait de "Un bref moment d'optimisme", un documentaire d'Amos Gitaï diffusé dans "Envoyé spécial" le 25 mai 2017.

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