: Témoignage Palais, mosquée, bains ottomans : des dizaines de sites historiques détruits par les bombardements à Gaza
Plus de 5 000 ans d'histoire sont menacés par la guerre en le Hamas et Israël. La bande de Gaza est "un musée à ciel ouvert" si l'on en croit René Elter, archéologue de l'ONG Première Urgence. Depuis le début du conflit, le patrimoine archéologique et historique de la bande de Gaza subit les foudres des bombardements et des opérations militaires israéliennes.
L'archéologue français menait des fouilles et des restaurations avec son équipe palestinienne quand la guerre a éclaté après l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Lui a pu quitter l'enclave palestinienne au début de la guerre entre le Hamas et Israël, mais les membres de son équipe qu'il formait sont restés sur place. Ce sont eux qui l'informent des dégâts sur les sites historiques. "Le patrimoine a été touché oui, parce qu'on a des images qui sortent tous les jours, on a des informations sur les lieux majeurs qui ont pu être détruits ou atteints", explique René Elter. Il cite, par exemple, la mosquée al-Omari, le musée de Pacha situé au centre-ville de Gaza ou les bains ottomans Hamam Samra "qui ont totalement été détruits".
"Mes collègues, lorsqu'ils ont un peu d'électricité, un peu de réseau, scrutent les réseaux sociaux et me font parvenir des informations."
René Elter, archéologueà franceinfo
Ses collaborateurs "prennent beaucoup de risques", raconte René Elter. "Ils sortent et ils vont voir les lieux sur lesquels ils ont travaillé, les lieux auxquels ils sont très attachés, ils font des vidéos et prennent des photos et ça nous permet de faire des constats", poursuit l'archéologue.
Une trentaine de sites surveillés par satellite
Selon l'UNESCO, près de 200 sites du patrimoine de Gaza ont été détruits ou endommagés depuis le 7 octobre. L'agence des Nations unies a d'ailleurs inscrit le site du monastère de Saint-Hilarion sur la liste des édifices à protéger. Comme il est difficile d'aller sur le terrain, des satellites surveillent le patrimoine palestinien. "Depuis début décembre, on a mis en place un programme de surveillance via des satellites de l'agence, UNOSAT sur un certain nombre de sites que nous avons désignés à Gaza", détaille René Elter. Une trentaine de sites sont ainsi scrutés.
"Ces sites risquent de disparaître si on ne les prend pas en charge dans les mois à venir, si ce n'est de les protéger, en attendant de faire mieux et c'est ce que l'on est en train de construire comme programme. L'idée, c'est vraiment de préserver ce qui peut encore encore être sauvé", explique l'archéologue. Pour ne pas perdre l'expérience et les connaissances acquises, les membres de l'équipe de terre perçoivent toujours leurs salaires. Ils sont impatients de reprendre le travail dès que les conditions le permettront.
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