: Témoignage "Avec ma femme et mon fils on s'est pris la main en se disant adieu" : un habitant de Gaza raconte "l'enfer" de la "nuit rouge"
Ils étaient coupés du monde depuis vendredi 27 octobre, 17h30, lorsque l'armée israélienne a commencé à pilonner la bande de Gaza. Mais dans la nuit du 28 au 29 octobre, le réseau a commencé à revenir dans l'enclave palestinienne, privée depuis 36 heures d'Internet, de téléphone, d'électricité, et d'informations.
Rami vit à Gaza, avec sa femme et son fils. Son premier message nous est parvenu à 5h41. "Tout a été coupé d'un seul coup. Tout le monde est paniqué parce qu'on se disait 'bon, qu'est ce qui se passe ?' C'est la première fois. On n'a rien compris", raconte-t-il.
"Ça pilonnait toutes les minutes. C'était trop fort, trop trop fort, poursuit Rami. J'ai pris la main de mon enfant et ma femme, on s'est serré la main en se disant adieu. On a dit 'c'est notre tour, on va partir en paix et d'une façon digne'. Ça bombardait toute la nuit."
"C'était vraiment l'enfer. Il n'y a pas de description à dire, à part l'enfer. Moi, j'ai vécu plusieurs guerres, mais là, c'est vraiment du jamais-vu. La nuit était rouge. On ne voyait que du rouge et on n'entendait que des bombardements."
Rami, habitant de Gazaà franceinfo
"On était coupés du monde. On ne savait pas qui est mort, qui était vivant, où est-ce que ça a tapé, où est-ce que ça bombardait ? C'était vraiment 'Gaza-strophique'. Ce n'est pas catastrophique, c'est Gaza, c'est une catastrophe. C'était vraiment l'enfer", appuie Rami.
L'armée israélienne affirme avoir tué 55 hauts responsables du Hamas et beaucoup d'autres combattants islamistes. Elle précise avoir visé 450 cibles ces dernières 24 heures. Benyamin Nétanyahou l'a affirmé hier, le Premier ministre a décidé d'élargir l'offensive terrestre. Le nord de Gaza est devenu, selon un porte-parole de l'armée, un champ de bataille que les civils doivent au plus vite évacuer.
Dans ce contexte, les familles des otages israéliens manifestent bruyamment contre ce renforcement des actions militaires, eux qui craignent pour leurs proches. Des milliers de manifestants ont demandé hier soir à Tel-Aviv l'ouverture de négociations au plus vite. La mobilisation est mondiale. Elle touche désormais la diaspora israélienne. Le Hamas a proposé un échange de prisonniers plus de 200 otages, contre plus de 5 000 détenus palestiniens. Pour le moment, l'État hébreu refuse.
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