Témoignage "On demandera des réponses après" : la mère d'un soldat israélien tué au front soutient l'offensive contre le Hamas

Le bilan humain s'alourdit après trois mois de guerre pour l'armée israélienne. Malgré la mort de son fils soldat, une mère de famille franco-israélienne continue de soutenir la riposte contre le Hamas.
Article rédigé par Hajera Mohammad
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des soldats israéliens opérant près de la bande de Gaza, le 11 décembre 2023. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Au 81e jour de guerre entre Israël et le Hamas, le bilan s’alourdit des deux côtés. Plus de 20 000 morts ont été recensés dans la bande de Gaza, d'après les chiffres du Hamas. L'armée israélienne, elle, dénombre désormais 156 soldats tués, dont 15 rien que le week-end dernier. Lundi 25 décembre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a rendu visite à des militaires dans le nord de Gaza, notamment pour réaffirmer que la guerre allait continuer. Mais qu’en pensent les familles des soldats tombés ces dernières semaines ?

Marylin Baron, une Franco-israélienne qui vit près de Tel-Aviv, a perdu son fils il y a quelques jours. Moshé Avraham Baron a été tué lors d’une opération menée dans le nord-est de la bande de Gaza. Sa mère ne souhaite à aucune autre famille de recevoir ce coup de fil qui vous annonce le pire. "Chaque jour j'entends que des gens tombent, c'est une catastrophe. Mon corps est meurtri. Il n'y a pas une personne en Israel qui n'est pas touchée par le décès de quelqu'un qu'il connaît. C'est une catastrophe !", dit-elle. 

"Rester unis derrière nos soldats"

Pourtant malgré la mort de son fils à 23 ans seulement, le bilan qui s’alourdit du côté de Tsahal et les dizaines de milliers de civils tués côté palestinien, Marylin soutient toujours de manière indéfectible l’offensive à Gaza. "On est derrière notre armée mais on n'est pas tous d'accord avec le politique. On demandera des réponses après", assure-t-elle. 

"Parce qu’entre une femme qui a perdu son enfant à la guerre de Tzuk Eitan, il y a 10 ans à Gaza, et une femme comme moi qui a perdu son enfant aujourd'hui, la douleur est la même, poursuit la femme. Mais c'est quoi la différence ? On nous avait dit que ce serait terminé et en fait on a laissé s'élever un monstre." Le monstre pour Marylin, c’est le Hamas. Et pour en finir avec lui, il faut "rester unis derrière nos soldats", répète la mère endeuillée. Une unité qui, elle le sait, pourrait se fissurer si la guerre s’éternise.

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