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Témoignage Gaza : "Je lui fais croire que ce sont des feux d’artifice", confie un père qui tente de rassurer son fils lors des bombardements israéliens

Le fils de Rami, Walid, a seulement 2 ans Son père tente de "faire le clown" mais, malgré son jeune âge, il n'est pas dupe de la situation à Gaza, depuis le 7 octobre.
Article rédigé par franceinfo
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Un enfant palestinien réfugié au Liban montre son dessin lors d'un sit-in devant la Croix-Rouge internationale à Beyrouth. Il y est écrit : "Arrêtez de tuer des enfants !". Photo d'illustration. (ANWAR AMRO / AFP)

Ils ont décidé de rester, malgré les bombardements. Rami, sa femme et leur fils, Walid, âgé de 2 ans vivent dans un appartement, en plein de cœur de la ville de Gaza. Si des centaines de milliers de Palestiniens se posent la question de fuir le nord de la bande de Gaza, pilonné sans relâche par l'armée israélienne depuis le 7 octobre et les attaques du Hamas, la petite famille, elle, a fait son choix. 

Et ce, malgré ce matin-là, où à 7 heures du matin, un missile israélien vient de tomber dans la rue où vivent encore des dizaines de Gazaouis, dont Rami, sa femme Sabah et le petit Walid. Rami cherche son fils dans les fumées et les gravats. Heureusement, une de ses voisines le rassure, Walid est sain et sauf, ainsi que sa femme. "Ça a bombardé juste à côté, en bas de chez moi, commente Rami. C'est la panique totale." Il n'y a que des blessés légers, touché par des éclats de béton. C'est la première fois que l'immeuble de Rami et de sa famille est touché d'aussi près depuis le début de l'offensive. "Les femmes étaient au rez-de-chaussée et c'est un miracle, on est tous toujours vivants", s'exclame Rami.

"Il comprend ce qui se passe"

Face à la guere, les parents de Walid tentent de sauver les apparences. "Mon fils a 2 ans, il comprend ce qu'il se passe, admet Rami. Il entend les bombardements, surtout pendant la nuit. Il se réveille secoué plusieurs fois, mais j'essaie de faire un peu le clown."  Faire le clown, lui montrer ses dessins animés préférés. Et toutes les nuits, Rami use du même rituel. "Je lui fais croire que tout ce qui se passe autour de nous, ce sont des feux d'artifice et qu'il n'y a pas de danger. Il me regarde dans les yeux, surtout quand ça bombarde trop fort, on applaudit. Mais en même temps, il comprend ce qui se passe. Il me regarde en se disant : 'Je sais que tu mens'. Mais on fait avec. Il voit le feu, il voit comment la nuit devient rouge".

"Gaza est devenu un cimetière pour enfant", a dénoncé ces derniers jours le secrétaire général de l'ONU. Le Hamas affirme que 10 500 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël. Parmi elles, figureraient 4 300 mineurs. Le mouvement islamiste évoque aussi des milliers de blessés.

"Rester, c'est mourir en dignité"

Depuis deux jours, les combats au sol se rapprochent du centre-ville de Gaza poussant les habitants à l'exode vers le sud de l'enclave palestinienne mais pas Rami, qui souhaite rester chez lui quel qu'en soit le prix. "Le fait de rester, c'est vraiment un choix, ce n'est pas un suicide. Je n'ai pas envie de me suicider moi et mon fils. C'est un choix, parce que le départ, c'est l'humiliation totale. C'est mourir lentement. Le fait de rester c'est mourir en dignité, c'est la décision la lus difficile que j'ai pris dans toute ma vie." Mardi ce sont 50 000 personnes qui ont fui le Sud de Gaza, à pied, ou sur des carrioles tirées par des ânes. Au début du conflit, elles étaient à peine 2000 à faire ce voyage chaque jour.

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