: Témoignage Bombardements, stress, manque d'eau et d'électricité : la situation à Gaza racontée par un Franco-Palestinien
Odey partage le quotidien des Gazaouis depuis le début de la guerre. Ce Franco-Palestinien de 27 ans est né à Gaza mais a grandi à Aix-Les-Bains (Savoie). Il est arrivé à Gaza le 19 septembre, par l’Égypte, pour se marier : il s’est fiancé le 2 octobre avec une Palestinienne de Gaza.
Depuis les attaques du Hamas, le 7 octobre, et le début des bombardements israéliens, Odey est réfugié dans une maison de Rafah, au sud de l’enclave, avec sa petite sœur et une trentaine de personnes. "C'est compliqué, témoigne-t-il. C'est grave serré, il y a beaucoup de monde. Il y a des jours où on se retrouve sans eau." L’eau arrive par camions et coûte beaucoup plus cher. Elle est puisée par des particuliers qui en font un commerce à haut risque : "Ils travaillent à leur compte, ils ont leurs propres camions et ils prennent des risques pour chercher de l'eau, pour faire de l'argent, pour pouvoir survivre."
Le soir, pour alimenter des petites leds dans la maison, il y a du courant qui vient d’une batterie rechargée le jour par des panneaux solaires. C'est le plan B historique de Gaza pendant les guerres. "On arrive à faire un peu d'électricité, assez pour allumer la lumière et voir ce qu'il y a autour de nous, raconte Odey. On ne peut pas allumer le frigo, boire de l'eau fraîche, rien."
Les nuits trop longues, marquées par les bombardements
Les raids israéliens, les bombes, c'est "tous les jours, et le soir c’est plus violent. Par exemple un soir j'ai contacté le consulat, par stress, raconte Odey. Parce que je n'arrive pas à dormir : je n'ai dormi qu'une heure et demie, parce que les bombes étaient très proches. On sort très peu. On ne s’éloigne pas."
Sa sœur de 24 ans, qui est venue avec lui, a besoin de médicaments : "Elle devait avoir une opération le 25 octobre, je m’inquiète pour son état de santé. On n'avait pas prévu des médicaments pour une si longue période."
Pour le jeune chauffeur, qui a grandi en Savoie, son "assurance-vie" est le point GPS de la maison, qu'il a communiqué au consulat général. Mais ça ne suffit pas à le rassurer : "Ils m'ont dit qu'ils allaient le transmettre à l’État d’Israël. Mais on n'est à l’abri de rien aujourd’hui."
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