: Reportage "On essaye de faire au mieux pour ne pas enflammer la situation" : à Jaffa, au sud de Tel-Aviv, Arabes et Juifs cohabitent tant bien que mal
Le conflit israélo-palestinien est un sujet sensible dans les rues de Jaffa, au sud de Tel-Aviv depuis l'attaque sanglante du 7 octobre. Dans cette ville israélienne, 20% de la population est arabe. Mais rares sont ceux qui veulent exprimer leur opinion. "La situation de la communauté arabe est déjà difficile, encore plus maintenant avec ce qui est en train de se passer", confie Omar, qui craint d’en "subir les conséquences pendant encore un moment".
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Omar tient pourtant à le faire mais ce sera dans son bureau, au fond de sa quincaillerie, à l'abri des regards. "Lors du dernier conflit il y a deux ans, beaucoup de juifs très agressifs sont venus à Jaffa, raconte-t-il. Aujourd'hui, on essaye de faire au mieux et de ne pas enflammer la situation entre juifs et arabes".
Un groupe WhatsApp pour s'avertir
Cet Arabe israélien a créé, avec d'autres habitants de Jaffa de confession juive, un groupe WhatsApp pour signaler toute intrusion ou débordements dans la ville. "Le premier jour, des voisins juifs sont venus me voir pour me dire : ‘Nous avons peur. Est-ce qu'on reste ou est-ce qu'on part de Jaffa ?’. Je leur ai répondu : ‘Restez ! On va faire en sorte qu'il n'y ait pas d'affrontements. S’il se passe quoi que ce soit, prenez mon numéro de téléphone, en deux minutes, on est chez vous. Soyez rassurés’".
"Moi, habitant de Jaffa, je ne suis pas coupable de ce qui se passe. Je ne veux pas en payer le prix et les gens de la bande de Gaza non plus. Ceux qui doivent payer, c’est le Hamas et le gouvernement d'Israël.
Omar, un Arabe israélienà franceinfo
Omar souligne que le gouvernement israélien n'a pas réussi à protéger ses habitants. Le dernier bilan provisoire du conflit avec le Hamas, communiqué dimanche 15 octobre, faisait état d'au moins 1 400 morts côté israélien, pour la plupart des civils.
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