Reportage Guerre Israël-Hamas : à Bethléem, les festivités de Noël ont été annulées en solidarité avec Gaza

En raison de la guerre entre le Hamas et Israël, les célébrations de Noël ont été annulées à Bethléem. Dans une église protestante de la ville sainte, une crèche représentant la naissance de Jésus dans des décombres a même été érigée en signe de soutien aux Gazaouis.
Article rédigé par Hajera Mohammad, Eric Audra
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
A Bethléem en Cisjordanie, une crèche représentant la naissance de Jésus dans des décombres. (HAJERA MOHAMMAD / RADIOFRANCE)

Les combats se poursuivent dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi 22 décembre une résolution pour améliorer l’acheminement de l’aide humanitaire sur place, avec l’ouverture de nouveaux corridors.

Dans ce contexte dramatique, la ville de Bethléem en Cisjordanie, considérée pour les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus, a décidé d’annuler ses festivités de Noël en solidarité avec les Gazaouis. Dans une église luthérienne, le révérend a même créé une crèche spéciale pour leur rendre hommage.

Il faut se diriger vers le chœur de l’église pour apercevoir ce tas de gravats posé au sol. Au milieu des pierres, un bébé emmailloté dans un keffieh, ce tissu symbole de la résistance palestinienne. Avec cette crèche de Noël, le révérend Munther Isaac souhaite rappeler la tragédie qui se déroule en ce moment à Gaza. "Cela représente les ruines d'une maison bombardée à Gaza et le Christ dans ces ruines, décrit Munther Isaac. On a envie de dire que si le Christ naissait aujourd'hui, il naîtrait à Gaza, sous ces gravats."

"Cette crèche montre notre solidarité avec chaque enfant opprimé et chaque famille déplacée à Gaza. C'est notre message de Noël."

Munther Isaac, révérend à Bethléem

à franceinfo


En solidarité avec les Palestiniens de Gaza, le révérend demande aussi à ses fidèles de célébrer le plus sobrement possible le réveillon cette année. De toute façon pour le sapin, les cadeaux et les grands repas, le cœur n’y est pas. "On va se concentrer sur les prières, l'espoir et la foi. Oui, ce sera de la résistance par la prière", explique Munther Isaac.

À Bethléem, en Cisjordanie, rares sont les hommes d’église qui prennent aussi franchement position sur le conflit entre Israël et le Hamas. Munther Isaac lui assume : "Nous sommes tous des Palestiniens à la base qui faisons face à des colons. Des Palestiniens chrétiens et musulmans, face aux mêmes agressions et souffrances. Israël a été créé sur des villages détruits où vivaient des musulmans mais aussi des chrétiens.

"Gaza, c'est notre famille. Gaza, c'est nous."

Munther Isaac, révérend à Bethléem

à franceinfo

Le révérend, très connecté, nous montre son téléphone et les photos qui défilent sous ses yeux. "Là, je vois d'abord que des chrétiens aux États-Unis ont reproduit la crèche qu'on a imaginée ici, raconte le révérend. Ça nous donne du courage parce que cela prouve qu'il y a une prise de conscience à travers le monde. Et peut-être que cela peut aider pour obtenir un cessez-le-feu."

Sa crèche pour Gaza est devenue un symbole, mais Munther Isaac le sait : les symboles et les prières ne suffisent pas pour arrêter une guerre.

Le reportage à Bethléem de Hajera Mohammad et Eric Audra

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