"Quand la guerre sera terminée, les questions seront nombreuses" : après la révélation d'un document secret défense, Benyamin Nétanyahou fragilisé en Israël
Il "savait", et la polémique commence à enfler en Israël. Déjà vivement critiqué par les familles des otages pour l'intensification des bombardements sur la bande de Gaza alors que plus de 200 personnes sont encore détenues par le Hamas, Benyamin Nétanyahou est désormais au cœur de la polémique pour n'avoir pas anticipé l'attaque du 7 octobre dernier, alors même qu'un document secret défense, révélé lundi 30 octobre, le prévenait d'un risque d'attaque.
C’est ce dont l’accuse notamment l’ancien ministre de la Défense, Avidgor Liberman, qui a signé lui-même cette note et qu'il dit avoir remis en mains propres à Nétanyahou, déjà Premier ministre à l'époque. Avigdor Liberman y décrit précisément le scénario de l’attaque du 7 octobre avec l’offensive sur des villages israéliens, le risque de prise d’otages et les limites de la barrière de sécurité. "Je raconte que le Hamas est en train de s’armer et de monter en puissance, a-t-il indiqué dans une interview donnée samedi soir selon le Times of Israël.
Le chef du gouvernement israélien, mis en difficulté par ces accusations, voit sa popularité se fragiliser dans l'opinion publique, de plus en plus critique depuis le 7 octobre. "La société israélienne continue de faire bloc, pour l'instant. Mais quand la guerre sera terminée, les questions seront nombreuses", estime ainsi Pavel, croisé dans une rue de Jérusalem. Et ils sont nombreux à le penser. "Benyamin Nétanyahou est pourtant un politicien de talent, mais il a peu de chances de rester au pouvoir qu'il occupe depuis une vingtaine d'années", poursuit cet homme d'origine russe qui dit savoir de quoi il parle.
Certains, comme ce père de famille, soutenaient jusqu’ici le Premier ministre, mais pourraient bien changer d'avis. "L’avenir nous le dira, dit-il, les prochains jours seront décisifs." Et si l’élection avait lieu demain, voterait-il à nouveau pour Nétanyahou ? "Probablement pas, à ce stade", répond-il.
Toutefois, il reste des archi-convaincus : "Je l'adore, c'est le meilleur", dit Menachen, un ultra-orthodoxe, comme Yuda, qui regrette, lui, que "Le monde entier lui tombe dessus. Sa tâche n’est pas simple, mais je lui fais confiance !"
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