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Vidéo "Je n'ai plus que toi" : à Gaza, un père et son bébé seuls rescapés d'une famille décimée par une frappe israélienne

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"Je n'ai plus que toi" : à Gaza, un père et son bébé seuls rescapés d'une famille décimée par une frappe israélienne
Article rédigé par franceinfo
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Attention, les images de l'enfant blessé peuvent heurter la sensibilité de certains internautes.

"Il ne me reste plus rien, je n'ai plus que toi." Sur un lit d'hôpital de Gaza, Mohammad Al-Hadidi tient, de ses grandes mains tremblantes, son bébé, Omar. L'enfant de cinq mois est le seul membre de la famille à avoir survécu à la frappe israélienne qui a tué sa mère et ses quatre frères dans leur sommeil, samedi 15 mai. Les secours ont retrouvé l'enfant accroché aux bras de sa mère morte.

>> Gaza : l'évolution de la situation et les réactions internationales en direct

La famille avait décidé de passer la soirée de l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de ramadan, chez des cousins. "Les enfants avaient mis leurs beaux habits de l'Aïd, pris leurs jouets et sont allés chez eux pour la fête, raconte, lundi, le père palestinien de 37 ans. Ils ont appelé pour demander s'ils pouvaient rester dormir là-bas (avec leur mère), j'ai dit OK."

Mohammad Al-Hadidi est rentré seul chez lui et s'est couché. Au milieu de la nuit, il a été réveillé par le fracas d'une explosion qui a fait trembler son quartier, dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, l'un des plus peuplés des huit camps que compte la bande de Gaza. Un voisin l'a appelé pour lui dire que c'était la maison de la sœur de sa femme qui avait été touchée.

Israël dit avoir visé des responsables du Hamas

Deux jours après le drame, le petit Omar a toujours le visage tuméfié. Sa jambe gauche, dont les os ont été brisés en trois endroits selon les médecins, est entourée d'un plâtre qui paraît trop grand pour son minuscule membre. "Tous mes autres enfants ont pris le sein, sauf Omar, qui a refusé dès son premier jour, dit son père. Dieu nous préparait."

Le père de famille laisse exploser sa rage contre l'armée israélienne, dont les raids aériens ont tué en une semaine au moins 200 Palestiniens dont au moins 59 enfants, et fait plus de 1 300 blessés. Il accuse l'armée de délibérément viser les civils, dont sa famille. 

"Qu'ont-ils fait pour mériter d'être bombardés, sans aucun avertissement, sans qu'on leur demande d'évacuer la maison ?"

Mohammad Al-Hadidi

à l'AFP

Sur le bombardement dans le camp d'Al-Shati, l'armée affirme avoir ciblé "de hauts responsables" du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, qui se trouvaient selon elle dans un appartement. Les secours palestiniens n'ont pas fait état d'autres victimes que huit enfants et leurs deux mamans.

L'armée a dit vouloir "examiner l'événement", seule mention de ce type dans la communication militaire depuis le début de son offensive aérienne le 10 mai contre l'enclave sous blocus israélien, en réponse à un barrage de roquettes tirées par le Hamas sur Israël.

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