Guerre Israël-Hamas : ce que l'on sait de l'opération nocturne menée à Rafah, au cours de laquelle deux otages ont été libérés

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a ordonné la semaine dernière à l'armée de préparer une offensive sur cette ville du sud de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
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La ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 février 2024. (SAID KHATIB / AFP)

La tension est de nouveau montée d'un cran, dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 février, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Coincée entre la mer et la frontière avec l'Egypte, cette ville représente le dernier refuge de centaines de milliers de civils ayant fui la guerre. Elle est aussi devenue la cible du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a ordonné à son armée d'y préparer une offensive, mercredi. Le Hamas, lui, a prévenu dimanche qu'une telle offensive "torpillerait" tout accord pour une libération des otages qu'il détient encore à Gaza.

De son côté, Israël a affirmé dans un communiqué que ces frappes s'inscrivaient non pas dans le cadre de cette offensive mais d'une opération "préparée depuis un certain temps", pour récupérer deux otages enlevés le 7 octobre lors de l'attaque menée par le mouvement islamiste, point de départ de cette guerre. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette opération.

Deux otages israélo-argentins ont été libérés

Ils sont désormais libres. Les deux otages israélo-argentins "Fernando Simon Marman, 60 ans, et Luis Har, 70 ans", enlevés au kibboutz Nir Yitzhak ne sont plus aux mains du Hamas. Israël annonce les avoir libérés et conduits au centre médical Sheba, à Ramat Gan, pour de premiers examens médicaux. "Ils sont dans un état stable", a précisé à la presse Arnon Afek, le directeur de l'établissement. Avant ces nouvelles libérations, Israël estimait que 132 otages étaient toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts. 

Fernando Simon Marman (deuxième à gauche), 60 ans, et Louis Har (à droite), 70 ans, sont désormais en Israël, après avoir été récupérés le 12 février 2024 par les soldats israéliens. Ils avaient été enlevés au kibboutz Nir Yitzhak, lors de l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2023. (FRANCE TELEVISIONS)

L'opération de libération des deux otages a débuté à 1h49 (0h49 heure de Paris) dans "un immeuble du centre de Rafah". "Une fusillade a eu lieu et il y a eu des tirs depuis des bâtiments voisins", rapporte le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, dans son communiqué. "L'armée de l'air a mené des frappes. De nombreux terroristes ont été tués ainsi qu'un de nos soldats". En outre, deux soldats israéliens ont perdu la vie dans les frappes qui ont touché la ville, selon cette même source, citée par la chaîne qatarienne Al-Jazeera.

Environ 100 personnes sont mortes dans la nuit de dimanche à lundi à Rafah, selon le Hamas

Le ministère de la Santé du Hamas estime, dans son dernier communiqué publié lundi, le nombre de victimes à "environ 100 morts". Toutefois, aucune source de franceinfo sur place ne permet d'étayer ce bilan. Les dégâts matériels sont néanmoins importants, selon l'AFP.

Devenue un gigantesque campement où s'entassent 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU, Rafah est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population, menacée en plein hiver par la famine et les épidémies. La grande majorité des personnes y ont trouvé refuge ces derniers mois pour tenter d'échapper aux combats et aux bombardements dans le reste du territoire. Avant le conflit, la ville comptait 280 000 habitants. "C'est six fois plus qu'avant la guerre", s'alarmait Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, sur franceinfo, vendredi.

Rafah est dans le viseur de Benyamin Nétanyahou

L'opération nocturne qui a abouti à la libération des otages s'inscrit dans un contexte de tensions grandissantes à Rafah. La ville est le dernier centre urbain dans lequel l'armée israélienne n'a pas encore pénétré. Mercredi, le Premier ministre israélien a évoqué une opération à Rafah. Il avait alors écarté toute idée de pause dans les combats. "La victoire est à portée de main", a ajouté dimanche sur la chaîne américaine ABC News Benyamin Nétanyahou, qualifiant Rafah de "dernier bastion" du Hamas.

Toutefois, Israël assure que les frappes ne s'inscrivaient pas dans le lancement de cette offensive, mais bien d'une opération pour récupérer les deux otages. De son côté, le Hamas a dénoncé, via l'agence Reuters, le prolongement de la "guerre génocidaire" et des tentatives de déplacement forcé menées par Israël contre le peuple palestinien.

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