Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 7 février

Benyamin Nétanyahou a annoncé avoir donné l'ordre à son armée de "préparer" une offensive à Rafah, ville située tout au sud de la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
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Des habitants de la bande de Gaza à Deir al-Balah, le 7 février 2024. (MAJDI FATHI / NURPHOTO VIA AFP)

Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, a prononcé un discours sans concession, mercredi 7 février, dans lequel il dit notamment avoir donné l'ordre à l'armée de "préparer" une offensive à Rafah. Cette ville frontalière de l'Egypte, située dans le sud de la bande de Gaza, abrite 1,3 million de personnes, pour l'essentiel des habitants du reste de l'enclave déplacés depuis le début du confit, ce qui inquiète la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a d'ores et déjà mis en garde contre des "conséquences régionales incalculables" en cas d'assaut terrestre. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.

Nétanyahou demande une offensive sur Rafah

"Nous avons donné l'ordre aux forces de défense israéliennes de préparer une opération à Rafah ainsi que dans deux camps [de réfugiés], derniers bastions restants du Hamas", a détaillé Benyamin Nétanyahou dans un discours à la télévision, le jour où la guerre entrait dans son cinquième mois.

Alors que les échanges sur un accord de cessez-le-feu se poursuivent, il a écarté l'idée d'une pause des combats, assurant que la victoire sur le mouvement islamiste palestinien était "une affaire de mois" grâce à la "poursuite de la pression militaire". Avant de déclarer : "Capituler devant les exigences délirantes du Hamas (...) non seulement n'amènera pas la libération des otages, mais entraînera un autre massacre".

Les propos jettent un froid sur les négociations

Le discours du Premier ministre israélien rejette toute concession dans les négociations en vue d'une trêve dans le territoire palestinien. Et ce alors même qu'un responsable égyptien avait annoncé plus tôt à l'AFP qu'un "nouveau cycle de négociations" débuterait jeudi au Caire, sous l'égide de l'Egypte et du Qatar. Et que le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, en tournée dans la région, tente justement de parvenir à un cessez-le-feu et à un accord sur la libération des otages détenus à Gaza.

Le chef de la diplomatie américaine a estimé à Tel-Aviv qu'il restait "de la place pour un accord" sur les otages, malgré les propos très durs du Premier ministre israélien. Il a ajouté avoir mis en garde Benyamin Nétanyahou contre toute action qui "exacerbe les tensions", et appelé Israël à prendre en compte "d'abord et avant tout" les civils en cas d'opération à Rafah, dans le sud de la bande Gaza.

Le Hamas dénonce une intention de "génocide"

Un haut responsable du mouvement islamiste palestinien, basé au Liban, a commenté ce discours. Oussama Hamdane a déclaré que l'objectif de Benyamin Nétanyahou est de commettre un "génocide" contre les Palestiniens, lors d'une conférence de presse à Beyrouth. "Nous ferons tout notre possible pour protéger notre peuple, que ce soit par la résistance sur le terrain ou par des efforts politiques pour mettre fin à l'agression", a-t-il ajouté. Oussama Hamdane précise qu'une délégation du Hamas dirigée par le chef adjoint du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, Khalil al-Hayya, se rendrait au Caire "pour assurer le suivi" de ces négociations.

Il y a quatre mois, une attaque sans précédent

La cérémonie d'hommages aux victimes françaises, organisée à Paris et présidée par Emmanuel Macron, a été diffusée sur l'écran géant installé sur la "place des otages", à Tel-Aviv (Israël). "Le discours était très émouvant, toute la cérémonie était très émouvante, avec les photos de ma mère, de Noya et d'Ofer", a confié Hadas Kalderon. Son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, ont été libérés fin novembre, mais leur père, Ofer Kalderon, est toujours retenu à Gaza. Sa mère, Carmela Dan, 80 ans, et sa nièce Noya Dan, 12 ans, ont été tuées le 7 octobre au kibboutz Nir Oz.

Franceinfo est retourné sur les lieux dévastés, qui portent encore les stigmates de l'attaque commise par le Hamas, le 7 octobre. "Pour moi, il faut démolir tous les bâtiments touchés, ériger un monument quelque part, et reconstruire de vrais lieux de vie", a confié une habitante rencontrée là-bas.

A Londres, des familles d'otages réclament un accord

Les proches basés au Royaume-Uni d'otages israéliens détenus à Gaza ont appelé Israël à accepter un accord permettant leur libération, avertissant que le temps était désormais compté pour eux. Des négociations ont lieu actuellement, sous la médiation des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte, afin de parvenir à un accord de trêve à Gaza, qui inclurait la libération d'otages et de prisonniers palestiniens en Israël.

"Je ne crois pas qu'Israël ait d'autre option", a affirmé lors d'une conférence de presse à Londres Sharone Lifschitz, dont le père Oded Lifschitz, 83 ans, faisait partie des 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre, lors de son attaque meurtrière. Selon Israël, 136 otages se trouvent encore dans la bande de Gaza, dont 31 seraient morts.

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