Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 21 février
De violents combats entre Israël et le Hamas se poursuivent dans la bande de Gaza. Pendant que de nouveaux pourparlers en vue d'une trêve s'amorcent au Caire en Egypte, les autorités israéliennes ont annoncé, mercredi 21 février, l'entrée la veille de 98 camions avec de l'aide humanitaire dans Gaza, tandis qu'un collectif d'ONG internationales (Aida) a déploré la lenteur du processus d'inspection et le blocage de dizaines de camions pendant plusieurs jours à la frontière. Le Croissant-Rouge palestinien a appelé mercredi "les institutions de l'ONU à intensifier leur aide, en particulier pour les zones du nord de la bande de Gaza où 400 000 personnes sont menacées de famine".
Selon l'ONU, 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la bande de Gaza, assiégée par Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
MSF accuse Israël d'un tir meurtrier sur une des résidences de l'ONG
Un char israélien a tiré sur une maison abritant des employés de Médecins sans frontière et des membres de leur famille, tard mardi, à Al-Mawasi, a rapporté l'ONG dans un communiqué. "Cette attaque a tué la belle-fille et l'épouse d'un de nos collègues, et a blessé six personnes, dont cinq femmes et enfants. Le bâtiment, clairement identifié avec le logo de MSF" a été "visé par des tirs", a-t-elle précisé, ajoutant que 64 personnes s'y trouvaient à ce moment-là.
Interrogée par l'AFP sur cette affaire, l'armée israélienne a déclaré avoir tiré, "au cours d'opérations à Khan Younès", sur un édifice "identifié" comme abritant des "activités terroristes", mais qu'après coup "des informations ont fait état de la mort de deux civils non impliqués" dans ces activités présumées. "L'armée israélienne regrette tout tort causé à des civils et fait tout en son pouvoir pour opérer de façon précise sur le champ de bataille", ont ajouté les militaires.
Le Parlement israélien vote contre la reconnaissance d'un Etat palestinien
Le Parlement israélien a massivement voté mercredi une résolution proposée par le Premier ministre contre toute "reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien", qui reviendrait selon le texte à récompenser le "terrorisme sans précédent" du Hamas.
"Ce vote historique souligne notre détermination collective", s'est félicité Benyamin Nétanyahou sur X. "Nous ne récompenserons pas le terrorisme par une reconnaissance unilatérale en réponse au massacre du 7 octobre, pas plus que nous n'acceptons des solutions imposées", a-t-il ajouté.
L'OMS parle d'une situation "inhumaine" dans la bande de Gaza
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé estime que la situation "sanitaire et humanitaire" dans la bande de Gaza est "inhumaine". "Dans quel monde vivons-nous lorsque les gens ne peuvent pas se procurer de la nourriture et de l'eau, ou lorsque des personnes qui ne peuvent même pas marcher ne peuvent pas recevoir de soins ?", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse, à Genève (Suisse). "Dans quel monde vivons-nous lorsque le personnel de santé risque d'être bombardé lorsqu'il effectue son travail ? Dans quel monde vivons-nous lorsque les hôpitaux doivent fermer parce qu'il n'y a plus d'électricité ou de médicament pour sauver les patients, et qu'ils sont la cible des militaires ?"
Plus généralement, "Gaza est devenue une zone de mort", a assuré le chef de l'OMS, reprenant une expression qu'il a déjà utilisée. "Une grande partie du territoire a été détruite, plus de 29 000 personnes sont mortes, beaucoup d'autres sont portées disparues, présumées mortes, et beaucoup, beaucoup d'autres sont blessées", a-t-il ajouté.
De nouvelles accusations contre l'UNWRA
La mère d'un jeune Israélien tué dans l'attaque du Hamas le 7 octobre a accusé mercredi un employé de l'UNWRA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, d'avoir emporté sa dépouille dans la bande de Gaza. Yonatan Samerano, 21 ans, a été abattu au kibboutz Beeri. Selon le gouvernement israélien, un homme identifié dans une vidéo en train de transporter son corps dans une jeep blanche vers Gaza était un travailleur social de l'UNRWA. "Comment un travailleur social pour une organisation qui prétend faire le bien peut-il agir de façon si cruelle et inhumaine ?", a déclaré la mère de Yonatan Samerano, Ayelet, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.
Ces accusations surviennent alors qu'une association française a déposé une plainte en France contre l'agence de l'ONU qu'elle accuse de crimes contre l'humanité et de complicité dans les attaques du 7 octobre.
Antony Blinken fait part à Lula du "désaccord" américain sur ses propos sur Gaza
Au cours de sa rencontre à Brasilia avec Luiz Inacio Lula da Silva, Antony Blinken, secrétaire d'Etat américain, a fait part au président brésilien du "désaccord" des Etats-Unis sur ses propos comparant la guerre à Gaza et la Shoah. Dans le même temps, le président colombien Gustavo Petro a exprimé son soutien à son homologue brésilien, accusant à son tour Israël de "génocide". Le chef d'Etat bolivien, Luis Arce, a de son côté félicité le dirigeant brésilien "pour avoir dit la vérité sur le génocide commis contre le vaillant peuple palestinien".
Une majorité d'Israéliens ne croit pas à la "victoire totale" à Gaza
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a répété ces derniers jours viser une victoire "totale", ou "absolue", contre le Hamas. Mais selon un baromètre de l'Institut démocratique d'Israël (IDI), un centre d'analyse de Jérusalem, à peine 38,3% des Israéliens jugent "très" ou "moyennement" probable cette possibilité, tandis que 55,3% l'estiment "peu ou très peu probable".
Par ailleurs, la majorité des 612 personnes interrogées (55,4%) s'oppose à ce qu'Israël accepte la création d'un Etat palestinien "indépendant et démilitarisé", environ 37% estimant "qu'il y aura encore plus de terrorisme" en cas de création d'un tel Etat, selon l'enquête réalisée entre le 12 et le 15 février.
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