Guerre entre Israël et le Hamas : ces points de blocages dans les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza

Le président américain a évoqué lundi la possibilité d'une trêve pendant le ramadan. Elle pourrait même commencer dès la semaine prochaine. Mais le Qatar, qui mène les négociations, le Hamas et Israël ne sont pas aussi optimistes.
Article rédigé par franceinfo
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La ville de Rafah dans le sud de la bande de Gaza subit des bombardements aériens de l'armée israélienne, mais pas encore d'offensive terrestre. (MAHMUD HAMS / AFP)

Va-t-on vers une trêve entre Israël et le Hamas ? Joe Biden a l'espoir qu'un cessez-le-feu entre en vigueur à Gaza d'ici lundi 4 mars. Le président américain ajoute qu'Israël a accepté de cesser ses opérations militaires à Gaza durant le ramadan, qui commence le 10 mars, pour permettre la libération de tous les otages. Sur place, les parties prenantes au conflit sont plus mesurées.


Pour le Hamas, les déclarations de Joe Biden sont prématurées. Selon le ministère des Affaires étrangères qatarien, il n’y a aucune avancée sur un accord de cessez-le-feu. Et du côté du gouvernement israélien, le cabinet de guerre a discuté lundi des différentes options militaires pour une offensive à Rafah, la dernière ville de Gaza épargnée par les combats au sol. Et l’heure ne semble être ni à la trêve, ni à la négociation.

Il y a donc de l’espoir du côté américain et de Joe Biden, mais pas beaucoup plus pour le moment. Parce que concrètement, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou reste depuis la fin de la première trêve, le 1er décembre dernier, sur la même ligne : anéantir l’appareil militaire du Hamas et empêcher qu’un nouveau massacre puisse se reproduire sur le sol israélien.

Le Hamas, de son côté, est sur des positions qualifiées de "maximalistes" par l’État hébreu. Il exige la libération des 8 000 prisonniers palestiniens, un cessez-le-feu définitif et le retrait des troupes israéliennes de Gaza. Les positions bougent peu, alors qu’1,5 million de civils gazaouis ont été déplacés à Rafah et les familles de plus de 130 otages, dont une trentaine seraient morts, sont dans l’attente d’hypothétiques avancées des négociations en provenance de Doha, au Qatar.

De nouvelles libérations d'otage au cœur des négociations en cours au Qatar

L'enjeu de ces négociations est un nouvel échange : 40 otages israéliens et binationaux vivants - dont cinq soldates -, 35 civils malades, blessés ou fragiles, et sept autres femmes, contre plus de 350 prisonniers palestiniens. Parmi ces prisonniers se trouvent des auteurs de crimes de sang, ce qu’Israël refusait d'envisager jusque-là. Pendant une trêve de 40 jours, les deux parties s’engageraient à faire taire les armes et à laisser l’aide humanitaire parvenir à la population civile. C’est un plan à court terme, qui laisse de côté de nombreuses questions qui paralysent les discussions depuis près de trois mois.

Sous le tapis : le sort des soldats otages, les hommes donc, mais aussi l’avenir des déplacés gazaouis, le sort réservé aux commanditaires de l’attaque du 7-Octobre, l’administration de la bande de Gaza après la guerre et bien sûr l’hypothétique solution à deux États. Pour le moment, les discussions sont pragmatiques, elles se concentrent sur la libération des otages et des prisonniers palestiniens. Et c’est pour cette raison qu'elles suscitent l'espoir de Joe Biden et qu'elles ont peut-être, malgré tout, une chance d'aboutir.

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