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Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 28 octobre

L'armée israélienne a poursuivi ses frappes et considère désormais Gaza comme un "champ de bataille". De son côté, le Hamas propose de relâcher les otages, en échange de la libération de tous les prisonniers palestiniens en Israël.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des habitants de Gaza regardent les bâtiments complètement détruits après des frappes israéliennes, le 28 octobre 2023. (MUSTAFA HASSONA / ANADOLU / AFP)

La guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans "une nouvelle phase", a déclaré samedi 28 octobre le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant. Au 22e jour du conflit déclenché par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, l'armée israélienne a intensifié ses frappes sur la bande de Gaza, territoire palestinien exigu où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.

Une intensification des frappes

Des bombardements intensifs et des combats au sol ont eu lieu sur le territoire palestinien dans la nuit de vendredi à samedi. L'armée israélienne a prévenu qu'elle considérait désormais Gaza et sa région comme un "champ de bataille" et ordonné aux habitants de "partir immédiatement" vers le sud du territoire.

Selon le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, "des centaines d'immeubles et de maisons ont été entièrement détruits" dans les raids nocturnes. Les communications et internet sont coupés depuis vendredi dans le territoire palestinien.

Des roquettes provenant de Gaza ont également visé Israël, selon des journalistes de l'AFP, qui ont constaté des interceptions par la défense aérienne israélienne. Au moins deux roquettes ont atteint le sol israélien, selon les autorités. En soirée, des soldats israéliens opéraient toujours au sol dans la bande de Gaza, selon l'armée.

Le Hamas exige la libération des prisonniers palestiniens pour libérer les otages

La branche militaire du Hamas a affirmé qu'elle était prête à relâcher les otages enlevés lors de son attaque sur le sol israélien en échange de la libération de tous les prisonniers palestiniens en Israël.  Selon l'Onu, en date du 10 juillet, il y avait 5 000 milliers de Palestiniens détenus en Israël. Et d'après les autorités israéliennes, environ 230 otages seraient retenus dans la bande de Gaza.

Les familles des otages, en majorité israéliens, "s'inquiètent du sort de leurs proches" et exigent du gouvernement des explications après les bombardements intenses de l'armée sur Gaza, ont-elles déclaré dans un communiqué. Un collectif réunissant les familles avait demandé à être reçu par des responsables du cabinet de guerre. Ils entendent être informés des conséquences pour leurs proches de l'offensive au sol engagée par l'armée israélienne. 

La guerre "sera longue et difficile", prévient Benyamin Nétanyahou

Israël "explorera toutes les options" pour libérer les otages aux mains du Hamas, a déclaré samedi Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre israélien a également prévenu que la guerre contre le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza serait "longue et difficile". "Et nous y sommes prêts", a clamé Benyamin Nétanyahou lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant que son armée "détruira l'ennemi sur terre et sous terre".

Israël rappelle ses diplomates de Turquie

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé l'Occident d'être "le principal coupable des massacres à Gaza" et Israël de commettre "des crimes de guerre", lors d'un meeting de soutien à la Palestine qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes sur le site de l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul. Dans un discours virulent à leur encontre, le chef d'Etat a interpellé les puissances occidentales en les soupçonnant de "créer une atmosphère de croisades" contre les musulmans.

"Bien sûr, chaque pays a le droit de se défendre, mais où est la justice ? Ce qui se passe à Gaza n'est pas de l'autodéfense mais un massacre."

Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie

En réponse, Israël a rappelé ses diplomates de Turquie afin de "réévaluer les relations" entre les deux pays.

L'ONU réclame un "cessez-le-feu humanitaire immédiat"

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déploré l'"escalade sans précédent" dans les bombardements à Gaza. Il a renouvelé son appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat". Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a également réclamé une "pause des hostilités" afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

De son côté, l'Arabie saoudite a mis en garde Israël contre toute nouvelle opération terrestre dans la bande de Gaza. Ryad "dénonce toute opération terrestre menée par Israël en raison des menaces pour la vie des civils palestiniens", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "La poursuite des violations flagrantes et injustifiées du droit international contre le peuple palestinien frère" aura des "répercussions graves sur la stabilité de la région", prévient encore l'Arabie saoudite.

Des milliers de manifestants à Paris malgré l'interdiction

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a estimé qu'entre "3 000 et 4 000" personnes ont participé à Paris au rassemblement en soutien au peuple palestinien qu'il avait pourtant interdit. Intervenant sur BFMTV, il a fait valoir que les forces de l'ordre avaient procédé à "plusieurs centaines de verbalisations". L'amende est de 135 euros.

"Cette manifestation qui devait se tenir en déambulation de la place du Châtelet à la place de la République, dans les conditions dans lesquelles elle avait été déclarée, n'a pas eu lieu en réalité", a assuré le préfet. Il a expliqué que les forces de l'ordre avaient "encerclé" les manifestants place du Châtelet pour les empêcher de "partir en déambulation". Il a évoqué "quelques tentatives de cortèges sauvages sur l'itinéraire déclaré, mais très dispersé en faisant un usage très proportionné de la force".

La justice administrative avait validé dans la matinée l'interdiction de cette manifestation par le préfet. Dans un communiqué, le tribunal administratif de Paris avait fait valoir qu'il ne suspendait pas l'arrêté préfectoral, "au regard notamment du contexte de tensions exacerbées liées au conflit israélo-palestinien et des conditions de déroulement de cette manifestation".

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