Cet article date de plus d'un an.

Guerre entre Israël et le Hamas : la justice confirme l'interdiction de la manifestation pro-palestinienne à Paris, celles d'Orléans et Montpellier finalement autorisées

Le tribunal administratif de Paris a rejeté le recours des organisateurs contre l'interdiction de manifester. En revanche, à Orléans et Montpellier, la justice a cassé les interdictions prononcées par les préfets.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Orléans, France Bleu Hérault, France Bleu Isère, France Bleu Périgord
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Un rassemblement pro-Palestine place de la République à Paris, le 22 octobre 2023. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS)

La justice a confirmé samedi 28 octobre l'interdiction de la manifestation pro-palestinienne prévue dans l'après-midi à Paris. Le tribunal administratif a rejeté le recours des organisateurs, approuvant donc la décision du préfet de Police de Paris, Laurent Nunez. "On est tous extrêmement choqués du résultat", réagit sur franceinfo Me Elsa Marcel, l'une des avocates des organisateurs, qui dénonce "criminalisation du soutien à la Palestine". 

Dans son ordonnance, le juge des référés estime que "le rassemblement projeté peut présenter un risque particulier sérieux de violences, à l’encontre d’autres groupes ou des forces de l’ordre et de dégradations de biens". D'autant plus que "le cortège prévu, de plus de 3,5 km, se déroule pour partie dans les quartiers du Marais et du Sentier où est implantée une communauté juive importante et sont installés notamment des lieux culturels et cultuels juifs"

Sur X (ex-Twitter), la préfecture de police de Paris s'adresse aux éventuels manifestants : "vous risquez d'être interpellé et/ou verbalisé".

Pas assez de policiers avec la Coupe du monde de rugby

Outre les motifs propres à la manifestation pro-palestinienne, le tribunal administratif de Paris s'appuie aussi sur le contexte sportif pour fonder sa décision. "Il relève que les organisateurs ne sont pas dans la capacité d’évaluer le nombre de participants, leur nombre allant de 5 000 à 50 000 et d’établir que leurs services d’ordre interne seraient suffisants alors que par ailleurs, les forces de police de la préfecture de police seront fortement mobilisés pour assurer la sécurité de la finale de la Coupe du monde de rugby et d’autres manifestations sur la voie publique". 

"Ce n'est pas une question de maintien de l'ordre. Le critère est immatériel, il est moral", avait-t-il expliqué sur franceinfo. "Le simple fait qu'on puisse tenir des propos négationnistes, antisémites ou de soutien au terrorisme, c'est pour nous un problème", jugeait jeudi sur franceinfo Laurent Nunez, le préfet de police de Paris.

Ailleurs en France, des manifestations autorisées

Les tribunaux administratifs d'Orléans et de Montpellier ont de leur côté annulé les arrêtés préfectoraux interdisant des manifestations de soutien à la Palestines dans ces villes. Le rassemblement, à l'initiative de l'association la "Libre Pensée", prévu samedi de 15 à 18h place de la Comédie à Montpellier, est donc autorisé, rapporte France Bleu Hérault. Dans son ordonnance, consultée par France Bleu Hérault, le juge des référés a estimé que la décision du préfet portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion et d'expression". Il affirme, au contraire de la préfecture, que la manifestation du 21 octobre, qui a réuni plus d'un millier de personnes, s'est déroulée sans incidents notables alors que les forces de police avaient été dimensionnées pour 500 personnes. La juge précise que "les organisateurs de la manifestation devront néanmoins être vigilants à respecter le caractère statique de la manifestation" et il leur demande "d'encadrer au mieux les participants jusqu'à l'heure de la dispersion"

France Bleu Orléans indique de son côté que la justice a suspendu ce samedi matin l'arrêté pris par la préfecture du Loiret interdisant le rassemblement de soutien à la Palestine et qui invoquait des risques de "débordements et de troubles à l'ordre public". Les organisateurs maintiennent ainsi leur appel à manifester à partir de 15h place du Martroi à Orléans. "Nous l'avons appris en fin de matinée donc nous allons relayer cette information sur tous nos réseaux sociaux pour que les personnes qui veulent venir puissent s'organiser rapidement", explique à France Bleu Denis Petitjean, président de l'association "Orléans Loiret Palestine". Palestine 45, l'Union juive française pour la paix, Attac 45, le Collectif Antifasciste mais aussi Sud, Solidaires, la CGT ou encore le NPA se joignent à cet appel à se rassembler. Les organisateurs affirment qu'il s'agira d'un rassemblement statique et qu'ils mettront en place un dispositif de sécurité.

À Grenoble, l'association France Palestine Solidarité organise un rassemblement place Félix Poulat, à partir de 14H30 samedi 28 octobre, pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Contrairement à la semaine dernière, la préfecture de l'Isère n'a pas interdit la manifestation, rapporte France Bleu Isère. Le tribunal administratif avait suspendu l'arrêté du préfet. 

À Périgueux, 150 personnes se sont rassemblées devant le palais de justice pour demander "une paix juste et durable" entre Israéliens et Palestiniens. "On ne peut que condamner ce qu'il s'est passé en Israël [lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre], mais ce n'est pas juste que la population gazaouie paie le prix qu'elle paie aujourd'hui, avec des civils innocents qui meurent et qui crèvent de faim. La violence appelle la violence", a déclaré à France Bleu Périgord Marie-Claude Varaillas, sénatrice PCF, présente lors de ce rassemblement. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.