Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 14 janvier

L'armée israélienne a encore bombardé la bande de Gaza, dont la population vit une crise humanitaire majeure, tandis que la poursuite du conflit exacerbe les tensions régionales.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'élève au dessus de Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza, le 14 janvier 2024. (AFP)

La guerre entre Israël et le Hamas a franchi, dimanche 14 janvier, le cap des 100 jours. L'armée israélienne a encore bombardé la bande de Gaza, dont la population vit une crise humanitaire majeure, tandis que la poursuite du conflit exacerbe les tensions régionales. Les Israéliens ont également exprimé leur solidarité avec les otages retenus dans le territoire palestinien par le mouvement islamiste Hamas et ses alliés pour marquer les 100 jours de leur détention et soutenir la mobilisation de leurs familles. Voici ce qu'il faut retenir de la journée de dimanche.

L'armée israélienne tue trois Palestiniens en Cisjordanie

L'armée israélienne a tué trois Palestiniens en Cisjordanie occupée, dont deux abattus alors qu'ils tentaient de forcer un point de contrôle israélien, a-t-on appris de sources israéliennes et palestiniennes. Selon l'armée israélienne, des soldats ont pris en chasse une voiture qui avait forcé un poste de contrôle près de la ville d'Hébron, "ont tiré vers les terroristes et les ont neutralisés". Le ministère de la Santé palestinien a rapporté pour sa part que deux jeunes hommes avaient été tués dans un incident et le Croissant rouge palestinien a confirmé avoir récupéré leurs corps.

Plus au nord, un autre Palestinien a été tué par balle par l'armée israélienne dans un camp de réfugiés près de Jéricho, selon le ministère de la Santé palestinien. Des sources médicales à Jéricho ont déclaré à l'AFP que cet adolescent de 16 ans avait été tué lors d'un raid de l'armée israélienne visant à arrêter un individu.

L'Egypte et la Chine réclament un cessez-le-feu et un "Etat de Palestine"

Depuis Le Caire (Egypte), les ministres des Affaires étrangères égyptien et chinois, Sameh Choukri et Wang Yi, ont plaidé ensemble pour "un arrêt des violences et des combats". Lors d'une conférence de presse commune au début d'une tournée africaine du chef de la diplomatie chinoise, les deux hommes se sont exprimés en faveur d'"un Etat de Palestine indépendant et souverain, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale". Dans un communiqué commun, ils ont aussi réclamé "un sommet international pour la paix afin de trouver une solution juste, entière et pérenne à la question palestinienne avec la fin de l'occupation [israélienne] et un Etat de Palestine indépendant, avec une continuité territoriale", alors qu'actuellement les Palestiniens vivent de fait sous deux gouvernements rivaux et parallèles.

L'armée israélienne dit avoir tué "quatre terroristes"

Alors que les échanges de tirs se font de plus en plus fréquents entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, à la frontière entre les deux pays, quatre terroristes ont été tués par Tsahal dans la nuit de samedi à dimanche. Selon l'armée israélienne, lors d'une patrouille "dans le secteur de Har Dov", des soldats israéliens ont "repéré une cellule terroriste entrée en territoire israélien depuis le Liban qui a ouvert le feu" sur eux. Répliquant, les soldats israéliens ont tué "quatre terroristes", a-t-elle ajouté, précisant qu'un de ses soldats avait été blessé. L'armée israélienne a aussi déclaré que des tirs en provenance du territoire libanais avaient visé des localités proches de la frontière.

De son côté, le Hezbollah a rapporté avoir mené six attaques en Israël dimanche, dont l'une, dans la ville frontalière de Kfar Yuval, a fait des blessés et des morts, affirme le parti chiite pro-iranien. L'aviation israélienne a bombardé des "positions du Hezbollah" au Liban dimanche, a ajouté l'armée de l'Etat hébreu, qui prévient qu'elle "continuera à défendre ses frontières de toute menace".

De nouvelles frappes sur des sites rebelles au Yémen

De nouvelles "frappes américano-britanniques" ont été menées contre la cité portuaire de Hodeida, dans la zone ouest du Yémen contrôlée par les rebelles houthis pro-iraniens, ont annoncé les médias de ce mouvement. Ces frappes interviennent après celles menées vendredi et samedi par Washington et Londres en riposte aux attaques de navires en mer Rouge perpétrées par les houthis, en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza. L'origine de la frappe a été démentie par les Etats-Unis. "Aucune frappe américaine ou de la coalition n'a eu lieu aujourd'hui", a déclaré un responsable militaire américain sous le couvert de l'anonymat.

Des rassemblements pour réclamer la libération des otages à Gaza

Des milliers de personnes se sont réunies à Londres, Paris ou Berlin pour réclamer la libération "immédiate" des otages encore aux mains du Hamas. Dans la capitale britannique, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Trafalgar Square sous haute sécurité policière, recouvrant la place de drapeaux israéliens et faisant flotter 132 ballons jaunes, symbolisant chacun des otages toujours détenus. A Paris, une course de 5 km et une exposition photo étaient organisées au pied de la tour Eiffel par des collectifs de soutien aux otages. A Berlin, des centaines de personnes ont aussi défilé derrière des banderoles "100 jours en enfer" ou "Ramenez les otages à la maison maintenant", à l'appel notamment de l'ambassade d'Israël en Allemagne.

En Israël, les habitants ont aussi exprimé leur solidarité avec les otages retenus dans le territoire palestinien. Mais le porte-parole de la branche militaire du Hamas a affirmé dans la soirée que beaucoup d'otages ont "probablement été tués récemment", les autres étant "en grand danger", ce dont il a rejeté la "pleine responsabilité" sur Israël.

Israël a arrêté deux sœurs du numéro deux du Hamas

Deux sœurs du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, tué le 2 janvier au Liban dans une frappe attribuée à Israël, ont été arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé une association de soutien aux prisonniers palestiniens, l'armée israélienne confirmant l'arrestation. L'armée israélienne a précisé avoir arrêté les deux femmes dans le "village d'Aroura", dans les faubourgs de Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour avoir "incité au terrorisme contre l'Etat d'Israël".

Un journaliste tué à Gaza

Un Palestinien âgé de 28 ans, vidéojournaliste de la chaîne de télévision arabe Al-Ghad, basée au Caire, a été tué dimanche à Gaza, a annoncé ce média. "C'est avec le cœur lourd que nous annonçons que le vidéojournaliste d'Al-Ghad, Yazan al-Zwaidi a été assassiné par des tirs israéliens" alors qu'il se trouvait "dans le nord de Gaza", a annoncé sur X la chaîne de télévision arabe, sans donner davantage de détails. Outre Yazan al-Zwaidi, au moins 82 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes.

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