Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 2 avril
Le président d'Israël Isaac Herzog a présenté mardi 2 avril ses excuses après la mort, dans la bande de Gaza assiégée et menacée par la famine, de sept collaborateurs de l'ONG humanitaire World Central Kitchen dans une frappe israélienne "non intentionnelle". Dans le même temps, le ministère de la Santé gazaoui, administré par le Hamas, a annoncé un nouveau bilan de 32 916 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de l'opération militaire israélienne. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée.
Sept humanitaires tués par une frappe d'Israël
Les victimes étaient de nationalité australienne, britannique, polonaise, américano-canadienne et palestinienne, d'après World Central Kitchen, qui achemine de la nourriture dans la bande de Gaza. "C'est complètement inacceptable. L'Australie exige que tous les responsables de la mort de travailleurs humanitaires rendent des comptes", a déclaré le Premier ministre du pays, Anthony Albanese. Le gouvernement britannique a vivement condamné la frappe israélienne et a condamné l'ambassadeur d'Israël et appelant à mettre fin à une situation "de plus en plus intolérable" à Gaza.
"Nos forces ont frappé involontairement des innocents à Gaza", a confirmé le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. "La multiplication de tels événements est le résultat inévitable de la façon dont cette guerre est menée actuellement", dans un "mépris pour le droit humanitaire international et un mépris pour la protection des travailleurs humanitaires", a dénoncé Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Plusieurs ONG mettent leur activité sur pause
Après ce drame, World Central Kitchen a annoncé la suspension de ses activités dans la région. Elle devait distribuer l'aide humanitaire arrivée par bateau de Chypre lundi, dont les deux tiers n'ayant pas encore été déchargés (soit 200 tonnes) "vont être ramenés" au port de Larnaca, explique au Guardian le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chypriote. L'ONG Anera annonce qu'elle quitte aussi l'enclave : "Acheminer de l'aide de manière sûre n'est plus faisable", regrette l'organisation dans un communiqué.
L'Iran jure de riposter au raid imputé à Israël sur son consulat à Damas
L'Iran a juré de riposter au raid meurtrier contre son consulat à Damas imputé à Israël, une attaque inédite condamnée par plusieurs pays. Lundi, "six missiles tirés par des chasseurs F-35" ont détruit le bâtiment abritant le consulat et la résidence de l'ambassadeur iranien, faisant treize morts, six Syriens et sept Iraniens, selon la télévision d'Etat. Le corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, a déploré la mort de sept de ses membres.
L'Iran a accusé Israël, son ennemi juré, mais ce dernier n'a pas confirmé sa responsabilité. "Le régime pervers sioniste sera puni par nos braves hommes. Nous lui ferons regretter ce crime et les autres", a juré le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei. Les frappe sont "destinées à alimenter le conflit" dans la région, a dénoncé de son côté l'ambassadeur russe à l'ONU lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
Une nouvelle manifestation contre Benyamin Nétanyahou à Jérusalem
"Vous n'aurez ni jour ni nuit" tranquille. Des milliers d'Israéliens parmi lesquels nombre de proches d'otages retenus à Gaza ont de nouveau manifesté à Jérusalem pour demander au Premier ministre, Benjamin Netanyahu, de démissionner, accusé d'avoir "trahi" la confiance populaire. Après des semaines de manifestations tous les samedis à Tel-Aviv, les camps des anti-gouvernement et des familles d'otages ont uni leurs forces pour crier leur colère chaque soir depuis dimanche devant la Knesset.
Les Palestiniens relancent la procédure pour devenir Etat membre de l'ONU
Les Palestiniens, observateurs à l'ONU depuis 2012, ont officiellement relancé la procédure pour devenir Etat membre à part entière, selon une lettre de leur ambassadeur à l'ONU vue par l'AFP. Dans ce courrier adressé au secrétaire général de l'ONU et transmis au Conseil de sécurité, Riyad Mansour annonce, "à la demande des dirigeants palestiniens", relancer cette requête datant de 2011.
Selon la Charte des Nations unies, l'admission d'un Etat se fait sur décision de l'Assemblée générale, à une majorité des deux-tiers, mais uniquement après une recommandation positive en ce sens du Conseil de sécurité. Des observateurs doutent que la demande des Palestiniens puisse ainsi arriver jusqu'à l'Assemblée, mettant en avant le risque de veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité.
Les dégâts aux "infrastructures critiques" estimés à plus de 17 milliards d'euros dans la bande de Gaza
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont entraîné des dégâts sur les "infrastructures critiques" (dont les logements) estimés à 17,2 milliards d'euros, selon un rapport publié mardi 2 avril. Ce montant, issu d'une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale, les Nations unies et l'Union européenne, est la première estimation des effets des bombardements et combats au sol menés depuis six mois, mais ne prend pas en compte les destructions postérieures à fin janvier. La somme correspond à l'équivalent de 97% du PIB annuel de l'ensemble des territoires palestiniens occupés.
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