Cet article date de plus de neuf ans.

Gaza : quel bilan au 18e jour de l'opération israélienne ?

Après plus de deux semaines d'affrontements, francetv info dresse un état des lieux humain, militaire et diplomatique du conflit. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Des chars de l'armée israélienne, vendredi 25 juillet 2014, le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. (GIL COHEN MAGEN / AFP)

Après 18 jours d'affrontements, la situation reste critique au Proche-Orient. Bombardée par l'armée israélienne depuis le 8 juillet, la bande de Gaza est également le théâtre d'une offensive terrestre. De son côté, le Dôme de fer israélien détruit quotidiennement des rockets tirées depuis Gaza en direction des villes israéliennes.

Alors que le conflit menace de s'étendre à la Cisjordanie, vendredi 25 juillet, francetv info revient sur cette opération, la plus meurtrière depuis Plomb durci, en 2008-2009. 

Le bilan humain 

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Depuis le 8 juillet, l'opération israélienne à Gaza a fait plus de 800 morts palestiniens, en majorité des civils, et plus 35 Israéliens. Les noms des victimes des deux côtés ont été rassemblés par le site Buzzfeed (en anglais). Vendredi, le ministère de la Santé palestinien indique que 823 Palestiniens sont morts, et que 5 240 personnes ont été blessées. Plus tôt, l'Unicef évaluait le nombre d'enfants tués à 181, et 1 200 blessés. Ce lourd bilan suscite d'âpres critiques contre Israël. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a diligenté une enquête sur de possibles "crimes de guerre" commis par Tsahal, tout en dénonçant les attaques aveugles du Hamas en Israël.

Quelque 110 000 civils de Gaza, où s'entassent 1,8 million d'habitants, se sont réfugiés dans les écoles de l'Office de secours pour les réfugiés de la Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Selon l'Unicef, 116 écoles de Gaza, dont 75 de l'UNWRA, ont été endommagées par les tirs israéliens depuis le 8 juillet.

Côté israélien, 33 militaires et deux civils ont été tués, ainsi qu'un ouvrier agricole thaïlandais. Selon la chaîne i24, 120 soldats israéliens blessés sont hospitalisés. 

Le bilan militaire de l'opération Bordure protectrice

L'armée a annoncé avoir frappé depuis le début des hostilités à Gaza près de 2 500 objectifs : rampes de lancement de roquettes, centres de commandement, ateliers de fabrication d'armes et tunnels destinés à lancer des attaques au cœur d'Israël. Elle estime aussi avoir tué 240 combattants.

Selon la chaîne israélienne i24 (lien en anglais), l'opération menée par l'armée israélienne au sol "se poursuivra jusqu'à ce que les tunnels utilisés par le Hamas soient détruits". La veille, en Conseil des ministres, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a prévenu qu'lsraël "continuait son opération dans les airs et au sol", se félicitant d'avoir "profondément touché les infrastructures terroristes dans Gaza". Il a par ailleurs indiqué que l'armée israélienne avait déjoué une attaque terroriste prévue pour le nouvel an juif, en septembre, assure la chaîne. 

Mais les tirs de roquettes menaçant Israël ne cessent pas. Pour la seule journée de vendredi, le Hamas a notamment revendiqué trois tirs de roquettes vers l'aéroport de Tel-Aviv, rapporte Le Parisien. "Les sirènes d'alerte retentissent à Tel Aviv. (...) Des milliers d'habitants d'Israël ont dû courir vers un abri pour se protéger des tirs de roquettes", a fait savoir sur Twitter l'armée israélienneEn tout, l'armée évoque 2 350 roquettes tirées de Gaza depuis le 8 juillet. 

Un autre décompte, cette fois effectué par le New York Times (en anglais), indiquait jeudi pour sa part que 2 090 rockets avaient été tirées depuis Gaza par le Hamas, tandis que 3 209 cibles avaient été frappées à Gaza par l'armée israélienne. 

Les conséquences sur la région

Le conflit menace désormais de gagner la Cisjordanie. Vendredi en milieu de journée, on dénombrait huit Palestiniens tués par des tirs israéliens ces derniers jours, avec des scènes d'affrontements rappelant les deux intifadas (1987-1991 et 2000-2005), près de Hébron, de Naplouse ou encore à Jérusalem-Est. Dans cette zone, la police a interpellé 40 manifestants.

En ce dernier vendredi de ramadan, les mouvements palestiniens ont appelé à "un jour de colère", laissant craindre des manifestations à hauts risques en Cisjordanie. 

Manifestations de soutien à Gaza en Cisjordanie : trois palestiniens tués (AP)

Le point sur le plan diplomatique

Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni pour étudier une proposition de cessez-le-feu transmise par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Ce dernier doit s'exprimer vendredi après s'être entretenu avec son homologue égyptien, Sameh Choukri, ainsi qu'avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le responsable onusien a notamment renouvelé vendredi son souhait d'une "pause humanitaire". "Ce qui se dessine serait une trêve humanitaire de sept jours pour permettre à toutes les parties de venir discuter au Caire", a expliqué un proche du président palestinien, Mahmoud Abbas. 

"En cas de trêve humanitaire, il y aura des négociations sérieuses", a assuré un diplomate occidental. Le mouvement islamiste palestinien pose comme condition la levée du blocus qui asphyxie, depuis 2006, la bande de Gaza, où une grande partie des 1,8 million d'habitants dépend largement de l'aide humanitaire.

En attendant une issue au conflit, la communauté internationale s'organise pour apporter une aide humanitaire à la population de Gaza : l'Organisation mondiale de la santé a demandé la création d'un couloir humanitaire pour y apporter soins et médicaments aux blessés. L'Arabie saoudite a annoncé une aide de 26 millions de dollars, tandis que la France a prévu le déblocage de 11 millions d'euros.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.