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Conflit Israël-Hamas : "Certains jours, plus de morts que de blessés arrivent à l'hôpital" à Gaza, alerte la présidente de MSF

"C'est unique d'avoir autant d'enfants blessés de guerre dans un conflit", relève Isabelle Defourny, samedi 9 décembre sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une petite fille se fait soigner à l'hôpital al-Aqsa, le 9 décembre 2023 à Gaza. (ASHRAF AMRA / ANADOLU)

"Certains jours, plus de morts que de blessés arrivent à l'hôpital" dans la bande de Gaza, alerte samedi 9 décembre sur franceinfo Isabelle Defourny, la présidente de Médecins sans frontières (MSF). Elle décrit une situation "plus désespérée que jamais" dans cette zone, une semaine après la reprise du conflit entre Israël et le Hamas.

Des équipes de MSF continuent à travailler dans l'hôpital al-Aqsa, affirme Isabelle Defourny, mais dans des "conditions extrêmement difficiles". La présidente de l'ONG alerte sur le nombre d'enfants présents dans les services hospitaliers. "C'est unique d'avoir autant d'enfants blessés de guerre dans un conflit, en général, ce sont des adultes ou des hommes, mais pas autant d'enfants", déplore-t-elle.

Ils représentent "environ 25%" des blessés, dont "50% qui ont moins de 18 ans", détaille Isabelle Defourny. "Les équipes nous disent que toutes ces personnes souffrent de traumatismes multiples et sont écrasées, brûlées, démembrées", rapporte-t-elle, "des enfants arrivent déchiquetés, en lambeaux, c'est horrible".

"38% de la population du Sud dit souffrir sévèrement de la faim"

Au-delà des blessures, Isabelle Defourny s'inquiète aussi des conséquences humanitaires de ce conflit sur la population civile de Gaza. Elle cite une enquête menée cette semaine par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, qui conclut "que 38% de la population du Sud dit souffrir sévèrement de la faim", ce qui veut dire que "lors des dix derniers jours, ils ont passé parfois 24 heures sans manger".

Selon la présidente de MSG, même si "la trêve a permis d'amener des médicaments, du matériel médical et un peu de nourriture", cela ne suffit pas. D'autant plus que "dès la reprise du conflit, le nombre de camions entrant dans la bande de Gaza s'est réduit énormément", déplore Isabelle Defourny. Elle insiste aussi sur "l'impossibilité de mettre en place des distributions en raison des bombardements", ce qui lui fait dire, ainsi qu'à d'autres acteurs de l'aide, "que la poursuite des secours est très, très limitée dans ces conditions [...], c'est tout le système de l'aide qui est en difficulté".

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