Conflit au Proche-Orient : "Il ne reste plus qu'à prier pour nous", confient des habitants de Rafah toujours sous la menace d'une offensive israélienne

Alors que les yeux se tournent vers l'Iran depuis l'attaque de samedi soir, les habitants de Rafah, dans la bande de Gaza, craignent une opération de l'armée israélienne sur leur ville dans le cadre de la guerre avec le Hamas.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une femme et son enfant marchent dans le camp de déplacés à Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 14 avril 2024. (AFP)

Au Proche-Orient, depuis le week-end dernier, tous les regards sont tournés vers ce face-à-face direct entre Israël et l'Iran. Mais l'autre guerre ne passe pas sous les radars, celle qu'Israël mène à Gaza. Les services de renseignement israéliens affirment que le Hamas a rejeté un projet de trêve dimanche. L'armée israélienne estime de son côté que des otages sont retenus à Rafah et rappelle deux divisions "pour des activités opérationnelles sur le front de Gaza", sans fournir d'autres détails, laissant planer le risque d'une opération à Rafah.

À Gaza, il y a encore des bombardements, des tirs d'artillerie. La guerre n'a pas cessé et les Palestiniens redoutent qu'elle ne s'accélère depuis les dernières prises de paroles israéliennes. C'est en tout cas ce qu'estime Fares, un réfugié de Gaza. "L'attaque de l'Iran, ce n'est pas vraiment ce qui nous importe, estime-t-il. Nous, on veut juste retourner dans nos maisons, nous sommes déplacés."

"On attend de voir ce qui va se passer dans les prochaines heures, voir si Israël répond à l'Iran, ou s'ils essaient juste de détourner l'attention d'une attaque prochaine sur Rafah."

Farès

à franceinfo

"Il n'y a plus aucun endroit sécurisé ici"

Israël, en rappelant des réservistes, fait ainsi planer à nouveau la menace d'une attaque sur Rafah, cette ville ou s'entasse plus d'un million et demi de déplacés. Une guerre psychologique de plus, dénonce Aya, 25 ans. "Il n'y a plus aucun endroit sécurisé ici, affirme la jeune femme. Je pense que l'armée a vraiment en tête ce plan de nous faire partir de toutes les villes. Rien ne sera utile pour nous. Il ne reste plus qu'à prier pour nous, c'est tout."

Certains Gazaouis craignent surtout le timing, estimant que les Américains n'arrêteront pas Israël sur deux fronts, celui mené à Gaza et celui mené sur l'Iran.

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