"Coalition internationale contre le Hamas" : "On ne voit pas très bien à quoi cela peut ressembler", juge un spécialiste
"Si c'est une coalition politique, sans aucun doute Israël est preneur. Si c'est une coalition militaire, pour le moment, on ne voit pas très bien à quoi ça peut ressembler", a commenté mardi 24 octobre sur franceinfo Frédéric Charillon, professeur de relations internationales à l'Essec et à Sciences Po, après la proposition d'Emmanuel Macron de "bâtir une coalition internationale" contre le Hamas. "La France est prête à ce que la coalition internationale contre Daech, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le Hamas", a déclaré le président français à l'issue d'une rencontre biliatérale à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.
Selon Frédéric Charillon, tout "dépend de ce que veut dire le terme coalition". "Coalition au sens d'alliance militaire ?", s'est interrogé le spécialiste des relations internationales. "Si c'est une solidarité internationale dans la lutte antiterroriste (…), politiquement, Israël est forcément preneur du plus grand nombre de soutiens possibles", a-t-il commenté. La coalition internationale avait été créée en 2014 sous la houlette des États-Unis pour combattre le groupe État islamique en Syrie et en Irak, à laquelle participe Paris.
Autre point soulevé par Frédéric Charillon la "différence entre le Hamas et l'État islamique". Le mouvement islamiste palestinien "est localisé sur la bande de Gaza qui est aujourd'hui bombardée" avec "des dirigeants à l'étranger, au Qatar notamment", a-t-il fait valoir, alors que l'État islamique est un mouvement qui "s'était emparé d'un territoire mais qui était illégitime sur ce territoire". Or, le Hamas a pris le pouvoir dans l'enclave après sa victoire aux législatives en 2007.
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