"Certains sont morts sous nos yeux" : à Gaza, les difficultés et le dénuement d'un médecin face à une situation "qui empire tous les jours"
Depuis plusieurs jours, les combats qui opposent l’armée israélienne au Hamas dans l’enclave palestinienne se cristallisent autour des complexes hospitaliers, notamment ceux des villes de Gaza et de Khan Younès. Il faut dire que l’intensité des affrontements n’a pas baissé malgré le vote, lundi 25 mars, d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un “cessez-le-feu immédiat”.
Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus de système de santé à Gaza. Dans le nord de l'enclave, franceinfo a pu joindre par téléphone le médecin Mahmoud al Shurafa.
Avant la guerre, cette petite salle était un laboratoire de chimie dans une école de la ville de Gaza. Mais faute d’hôpitaux, faute de bâtiments encore debout, elle est devenue un centre médical de fortune, l’un des seuls qui traite encore les personnes restées dans le nord de la bande de Gaza. "Tous les jours, la situation empire, raconte le docteur Mahmoud al Shurafa. C’est vraiment très difficile en tant que médecin de dire à des patients qui arrivent gravement blessés qu’on n’a plus de quoi les soigner."
"Il manque de quoi désinfecter, recoudre, tout ça car nous manquons de matériel médical."
Mahmoud al Shurafa, médecinfranceinfo
Il le précise : avec les tirs a proximité, les bombardements, les transferts de patients vers de réels hôpitaux sont quasiment impossibles. "Certains sont morts sous nos yeux et parfois, c’était car il manquait un simple outil médical pour les sauver. Ça nous laisse une boule dans la gorge en permanence. Je me rappelle, le pire, c’était ce vieil homme arrivé avec des éclats d’explosions dans le cou. Son état nécessitait une opération urgente dans un hôpital. Nous savions que nous ne pouvons pas l’aider dans ce local. Nous avons pris une voiture, mais c’était déjà trop tard. Il s’est vidé de son sang et il est mort dans nos bras." Avec ses équipes, le Dr Mahmoud al Shurafa dit faire "ce qu’il peut" avant d’ajouter que jamais il n’aurait imaginé travailler dans de telles conditions.
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