Bombardement à Rafah : "Cette frappe illustre encore une fois le mépris total de l'armée israélienne pour les vies civiles", dénonce MSF

Selon les autorités palestiniennes, la frappe israélienne sur un camp de Rafah dans l'extrême sud de la bande de Gaza ont fait au moins 40 morts.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des Palestiniens sur le site d'une frappe israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, le 27 mai 2024. (EYAD BABA / AFP)

"Cette frappe illustre encore une fois le mépris total de l'armée israélienne pour les vies civiles", a dénoncé lundi 27 mai sur franceinfo Guillemette Thomas, coordinatrice médicale mission Palestine pour Médecins sans frontières France alors que l'État hébreu a frappé un camp près de Rafah faisant plusieurs dizaines de morts. La présidence palestinienne évoque un "atroce massacre".

MSF soutient un "centre de stabilisation" situé près du lieu de la frappe : "Des dizaines et des dizaines de blessés, plus de 180 au total, sont arrivés dans le centre de stabilisation pour la plupart avec des blessures complexes, avec des brûlures étendues. Vingt-huit personnes sont mortes immédiatement. C'est extrêmement lourd comme bilan", a-t-elle témoigné.

"On ne peut pas accepter ce genre de discours"

L'armée israélienne poursuit ses bombardements à Rafah, dans la bande de Gaza alors que la Cour internationale de justice a ordonné à l'État hébreu de mettre fin immédiatement à son offensive. "Cette frappe qui est arrivée en pleine milieu de la nuit, forcément, a conduit à des victimes civiles en nombre extrêmement important. Ce sont des femmes, ce sont des enfants, ce sont des civils qui, encore une fois, sont visés et touchés dans ce conflit", déplore Guillemette Thomas.

L'armée israélienne assure avoir "frappé un complexe du Hamas". Pour Guillemette Thomas, "c'est absolument inaudible". Elle dénonce "le narratif de l'armée israélienne" qui "depuis le début de cette guerre fait croire que parce qu'on vise des terroristes, on peut tuer des dizaines et des centaines de civils. C'est inacceptable. Ce n'est plus audible. On ne peut pas accepter ce genre de discours", dit-elle.

Amnesty International demande à la Cour pénale internationale d'ouvrir une enquête pour crimes de guerre après trois autres bombardements israéliens similaires dans la bande de Gaza sur des camps au mois d'avril. "Il faut en effet que les instances judiciaires compétentes pour juger de ces crimes-là soient saisies et autorisées à travailler de façon indépendante pour que la justice puisse faire son travail", affirme-t-elle. Mais en tant qu'organisation humanitaire, MSF demande "un accès à la population civile, le moyen de travailler avec du matériel médical" et "de la nourriture".

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