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Attaque du Hamas contre Israël : "Ce n'est vraiment pas le moment de couper l'aide aux Palestiniens", alerte une responsable de Médecins sans frontières

Sarah Chateau, responsable du programme Palestine pour Médecins sans frontières s'est exprimée sur franceinfo ce mardi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des immeubles bombardés à Gaza, le 10 octobre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

"Cela n'est vraiment pas le moment de couper l'aide aux Palestiniens", a déclaré mardi 10 octobre sur franceinfo Sarah Chateau, responsable du programme Palestine pour Médecins sans frontières, alors que l'Union européenne a annoncé lundi 9 octobre qu'elle ne suspendrait pas son aide aux Palestiniens. Quelques heures avant, le commissaire européen Oliver Varhelyi avait affirmé que "tous les paiements" étaient "immédiatement suspendus, tous les projets réexaminés, tous les budgets concernant des projets, y compris pour 2023, reportés jusqu'à nouvel ordre, réévaluation de tout le programme".

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franceinfo : Etes-vous rassurée par la déclaration de l'Union européenne ?

Sarah Chateau : Cela n'est vraiment pas le moment de couper l'aide aux Palestiniens. On est conscient qu'il y a des blessés et des morts de chaque côté mais on a une population civile qui est assiégée avec ses habitations détruites. Il va y avoir vraiment besoin de reconstruction et de support pour la population civile. Donc, ce n'est vraiment pas le moment de stopper l'aide humanitaire dans une zone qui était déjà très défavorisée, avec énormément de besoins. La question est de savoir comment on arrive à faire passer cet argent avec des ONG, qui ont une implantation sur place et sont en contact avec la population, pour que cela transite le plus directement pour le bénéfice de la population.

Pouvez-vous encore intervenir sur place ?

C'est très compliqué d'intervenir sur place. On a pu ouvrir notre clinique hier et prendre des patients ambulatoires à la journée mais nous avons fermé en début d'après-midi parce que les bombardements ont repris de façon intensive. On n'a quasiment pas de possibilités de se déplacer sur le territoire actuellement.

"Le niveau de frappe et de violence est sans précédent. On arrive à avoir quelques ambulances du ministère qui circulent mais on a eu quelques attaques aussi sur des ambulances. La problématique est qu'il n'y a presque plus d'endroits sécurisés sur la bande de Gaza".

Sarah Chateau, responsable du programme Palestine pour Médecins sans frontières

à franceinfo

Est-ce que le personnel est entièrement palestinien ?

Non, on a aussi du personnel étranger. On a 160 collègues palestiniens et 11 expatriés qui sont présents pour MSF France, et au total pour MSF on a une vingtaine d'expatriés. La situation nous inquiète énormément. Les expatriés, on a dû les envoyer dans les zones sécurisées aux Nations unies et pour les collègues nationaux on lui a proposé de venir se réfugier dans nos bureaux et nos cliniques.

Avez-vous besoin de matériel ?

Il n'y a aucun accès possible en approvisionnement de matériel. Sur place, on a de grandes quantités de stock qui nous permettent de prendre en charge les blessés. On a de quoi nourrir, on a de l'eau et du fioul pour tenir encore deux mois. Mais on est très inquiets. Hier, il y a eu des bombardements sur le check-point à Rafah. C'est le seul point d'entrée qui restait possible pour l'approvisionnement et on n'a aucune idée de l'état des routes.


La population est déjà enclavée, elle vit dans un territoire qui était complètement fermé, avec des accès limités à l'eau, à l'électricité. Tout était déjà sous contrôle, là on n'a aucune idée de la capacité de cette population à survivre dans ce contexte-là et ces conditions-là. La nourriture et l'eau vont rapidement devenir problématiques.

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