: Reportage "Ce sont des héros" : les Libanais fiers des pilotes de la compagnie nationale Middle East Airlines
Sous nos yeux, une frappe aérienne dans la banlieue sud de Beyrouth. Une colonne de fumée noire s’élève dans le ciel. Dans les deux minutes, un avion de ligne atterrit, un autre décolle. Une scène impressionnante, mais récurrente qui force le respect des Libanais.
"Avoir le courage d’atterrir et de décoller pendant les bombardements… Oui, ce sont des héros", dit Rabia, 43 ans. Il fait des allers-retours réguliers entre l’Irak, où il travaille, et le Liban, où il réside avec sa famille. "Tout le monde fuit Beyrouth, poursuit-il. Dieu merci, on a encore la possibilité de voyager avec Middle East. On aimerait plus de flexibilité, et des prix plus bas car les prix ont doublé aujourd’hui, mais c’est bien qu’ils opèrent toujours et qu’ils aient à peu près l’assurance que l’aéroport reste sûr, pour l’instant."
Une évaluation précise à chaque vol
Pour l’instant, mais pour combien de temps ? En 2006, Israël avait bombardé les pistes de l’aéroport interrompant tous les vols civils et forçant les Libanais à fuir par la Syrie qui, à l’époque, n’était pas en guerre. "Par voie terrestre, on n'a rien. Il y a Israël [au sud], au nord et à l'est on a la Syrie, et à l'ouest on a la mer, explique le commandant de bord Mohamad Aziz, conseiller sécurité de Middle East Airlines. On veut maintenir ce lien d'une façon sûre et sécurisée et c'est ce qu'on fait."
Si la plupart des vols sont maintenus, chaque vol fait l’objet d’une évaluation précise des risques, en lien avec les ambassades occidentales. Nos pilotes ne sont pas des têtes brûlées, ajoute le commandant Aziz. "Parfois, ils voient un avion de chasse qui approche de l'aéroport. Ils s'en vont et reviennent après que l'avion a atterri. Toutes les photos qu'on voit là, c'est un bombardement qui a eu lieu avant l'atterrissage ou après l'atterrissage, mais jamais en même temps." Même si le brouillage des GPS oblige parfois la tour de contrôle à travailler à vue, même si les abords de l’aéroport ne sont jamais très sûrs, La Middle East Airlines conserve son statut de fierté nationale. "Ils sont pilotes, ils sont libanais donc bravo, chapeau bas", salue une femme à l'aéroport.
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