"Quand mon mari et mes deux enfants sont arrivés sur place, il y a eu une frappe aérienne" : un an après le 7-Octobre, la survie d'une mère de famille de Gaza
Un an après, la paix n'a jamais paru si lointaine. Depuis les attaques sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, c'est toute une région qui s'est repliée sur elle-même, les belligérants se rendant coup pour coup. Et dans ce conflit qui semble sans fin, les civils sont au premier plan.
L'attaque du 7 octobre a entraîné, en Israël, la mort de 1 205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts en captivité. De l'autre côté, à Gaza, l'offensive de l'armée israélienne a fait presque 42 000 morts, dont une partie de la famille d'Imane.
"Nous étions une famille heureuse. Tout allait bien dans notre vie...", se souvient la mère de famille, qui se souvient du "monde d’avant", avec un mari aimant, trois enfants et un quatrième en route. Et puis, tout bascule.
"Pourquoi les ai-je laissés partir ?"
Quelques jours après le 7 octobre et le début de la guerre la plus sanglante de l’histoire du conflit israélo-palestinien, Imane et sa famille fuient les bombardements, pour se réfugier sous une tente, au sud de l’enclave. "Nous avions trouvé refuge sous une tente à Al Mawassi, près de Khan Younès, raconte-t-elle au micro du journaliste Rami Almaghari à Gaza. Et nous avons appris que notre maison avait été bombardée. Mon mari et deux de mes enfants ont voulu aller voir par eux-mêmes. Dès qu’ils sont arrivés sur place, il y a eu une seconde frappe aérienne. On a retrouvé leurs corps déchiquetés", détaille-t-elle.
Avant de confier : "Avec du recul, je me dis : pourquoi les ai-je laissés partir ? Quatre jours après leur mort, j’ai accouché. J’ai eu un petit garçon. J’étais en état de choc, le bébé est arrivé avant le terme. Mais grâce à Dieu et aux médecins, il va bien".
Le bébé s’appelle Mohammed, en hommage à son frère mort avec la petite Rina, 9 ans lors de la frappe israélienne. Âgé de quelques mois désormais, il survit avec son grand frère de 14 ans et sa maman, au milieu des déplacés, qui ont quasiment tous perdu au moins un membre de leur famille.
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