"Maintenant, je me sens en sécurité" : les ressortissants français quittent l'Afghanistan soulagés
Des Français vivant en Afghanistan et des Afghans travaillant à l'ambassade de France ont pris ce samedi 17 juillet le dernier vol pour Paris. Fuyant l'avancée des talibans sur Kaboul, ils quittent le pays, espérant une vie meilleure.
L'avion affrété par la France pour les ressortissants français et les employés de l'ambassade de France à Kaboul a quitté la capitale afghane à 8h (5h30 heure de Paris) ce samedi 17 juillet. Un vol gratuit pour rapatrier les personnes qui ont suivi les conseils de l'ambassade, demandant aux ressortissants de quitter l'Afghanistan en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.
Les troupes étrangères quitteront définitivement le pays d'ici au 31 août, alors que depuis plusieurs mois, les talibans lancent des offensives majeures à travers le pays, s'emparant de nombreux districts. Le 9 juillet, ils ont affirmé contrôler 85% du territoire.
À partir de ce samedi 17 juillet, l'ambassade de France a prévenu qu'elle ne pourrait plus assurer la sécurité d'une évacuation de ses ressortissants. Les talibans approchent de l'aéroport international de Kaboul.
Le coeur lourd mais soulagé
Là-bas, la centaine de passagers du dernier avion à destination de Paris quittent le pays avec émotion. A l'image de Baker Arefi. Le gestionnaire comptable de l'ambassade de France pousse un chariot chargé de plusieurs grosses valises. Derrière lui, son épouse et ses enfants sont en larmes. Lui part le coeur lourd mais plutôt soulagé. "La plupart du temps, c'était difficile de travailler parce que je changeais mes horaires pour venir au bureau, je changeais mes itinéraires. Je ne partais pas à une heure précise", explique-t-il.
"Le matin, quand je partais de chez moi, je n'étais pas sûr de revenir le soir."
Baker Arefi, gestionnaire comptable de l'ambassade de France à Kaboulà franceinfo
"Maintenant que l'avion est arrivé, que je suis à l'aéroport, je me sens plus en sécurité, rassuré", ajoute-t-il. Mahdijaan Husseini part, quant à lui, seul. Ce jeune enseignant de l'Institut Français d'Afghanistan rêve d'une vie en paix, loin de la violence. Il s'estime "honoré de continuer ses études au niveau master puis doctorat". "Un grand changement" dans sa vie personnelle et professionnelle.
Sur le parking de l'aéroport, les adieux se prolongent. Une cinquantaine d'Afghans affiliés à l'ambassade ont pris le vol affrété par la France, ainsi qu'une cinquantaine de Français. Il en resterait près de 70 dans le pays.
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