Cet article date de plus de huit ans.

Mort de Freddie Gray : la colère monte après l'annulation du premier procès

Après trois jours de délibération à Baltimore, le jury ne s'est pas accordé sur le verdict et le juge a prononcé la nullité du procès. William Porter était le premier des six policiers à comparaître après la mort de Freddie Gray, un jeune noir de 25 ans, en avril dernier. Son décès avait provoqué une vague d'émeutes.
Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Manifestation à Baltimore après l'annulation du procès de William Porter © Sipa/SIPANY)

En avril dernier, la mort de Freddie Gray avait enflammé la ville de Baltimore. Les émeutes avaient entraîné la mise en place de l'état d'urgence dans cette ville à 300 kilomètres au sud de New York. Six policiers ont été mis en examen et doivent être jugés les uns après les autres. William Porter était le premier, accusé d'homicide involontaire. Freddie Gray est mort pendant son transfert dans un fourgon de police, après avoir été violemment arrêté.

A Baltimore, l'annulation du procès de William Porter déçoit les manifestants. Reportage de Frédéric Carbonne

Amertume et colère pour les manifestants devant le tribunal

Devant le tribunal de Baltimore, une pancarte "Justice pour Freddie Gray" est abandonnée sur le trottoir, comme le symbole d’un procès inachevé. Ni coupable donc, ni innoncent. Après douze jours d'audience et trois jours de délibérations, les douze jurés ne sont tombés d’accord sur aucune des charges pesant sur l’officier William Porter. Pour Jasmine, une des manifestantes qui a assisté à toutes les audiences, il y a de l’amertume et de la colère.

"Je sais que c'était une décision difficile pour les jurés, mais quelqu'un est bien responsable pour la mort de Freddie Gray. Ce n'était pas un animal. Je vois des personnes condamnées pour avoir tué un chien et là, vous avez un être humain et personne ne s'en soucie", raconte Jasmine.

La sécurité s'organise dans les quartiers

Autour d'elle, quelques dizaines de personnes manifestent. La responsable d’une association noire explique qu’il faut de la patience, que ce policier sera peut-être rejugé, et qu’assurément les cinq autres mis en cause passeront devant ce tribunal. Mais l’échec de ce premier procès illustre sans doute la fragilité du dossier d’accusation. Les manifestants promettent de maintenir la pression. Dans les quartiers touchés par les émeutes d’avril dernier, dès mercredi soir, des habitants organisaient des cordons de protection.

"Il y a des gangsters, des religieux, des policiers, des entrepreneurs. Nous sommes tous unis pour maintenir la sécurité", assure un prêtre. 

Baltimore se prépare à passer l’hiver au rythme des procès de l’affaire Freddie Gray.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.