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Le Yémen dans l'impasse après la démission du président Hadi

Les miliciens chiites contrôlent toujours le palais présidentiel et le la résidence du Premier ministre, jeudi 22 janvier, pour dénoncer le projet de constitution. Ces violences plongent davantage le pays dans le chaos.

Article rédigé par franceinfo
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Des milices pro-grouvernementales en armes se tiennent devant l'aéroport d'Aden (Yémen), le 22 janvier 2015. ( AFP )

Le Yémen est "dans une impasse totale", de l'aveu même de son président démissionnaire, Abd Rabbo Mansour Hadi. Le Parlement a aussitôt rejeté cette démission, jeudi 22 janvier, préférant convoquer une séance extraordinaire pour examiner la crise politique, vendredi. Pendant ce temps, le gouvernement yéménite a lui aussi présenté sa démission, trois mois seulement après avoir été nommé.

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Un émissaire de l'ONU dépêché dans la capitale

Ces démissions font suite à une pression des miliciens chiites d'Ansaruallah, également appelés Houthis. Ceux-ci ont d'abord encerclé la résidence du Premier ministre Haled Bahah, lundi et pendant deux jours, quelques heures après avoir tiré sur son convoi. Puis le lendemain, ils ont pris le palais présidentiel, après des combats ayant fait 35 morts et 94 blessés.

En vertu d'un accord, les miliciens chiites devaient quitter ces deux secteurs et libérer le chef de cabinet du président, Ahmed Awad ben Moubarak, enlevé samedi. Pourtant, des Houthis restaient toujours postés devant le palais présidentiel, selon des témoins. Mohammed al Boukhaiti, membre dirigeant d'Ansarullah, a toutefois déclaré que les miliciens pourraient se retirer dans un délai d'un à trois jours.

En face, le président Hadi s'est dit prêt à amender le projet de Constitution. Les Houthis ont aussi obtenu le droit "d'être nommés dans les institutions" de l'Etat. Un émissaire de l'ONU, Jamal Benomar, est arrivé en urgence dans la capitale, où il a rencontré les différentes forces politiques du pays.

Un pays en proie au chaos et à l'influence d'Al-Qaïda

Plus largement, les Houthis réclament davantage de poids dans les institutions de l'Etat et contestent le projet de Constitution, lequel prévoit de faire du Yémen un Etat fédéral avec six régions. Pour appuyer leurs revendications, ils contrôlent une grande partie de la capitale Sanaa depuis le mois de septembre. Ces événements déstabilisent encore un pays plongé dans le chaos depuis la révolution et la chute du président Ali Abdallah Saleh en 2012.

Ces violences font craindre un effondrement de l'Etat, comme en Somalie. Or Washington considère le gouvernement yéménite comme un allié stratégique dans la lutte contre Al-Qaïda. Les Etats-Unis lui fournissent d'ailleurs des drones et une aide militaire à cet effet.

La situation est d'autant plus complexe que ces milliers de jihadistes d'Al-Qaïda sont eux-mêmes en guerre contre les miliciens chiites. "Il n'y a pas d'État central, l'armée a éclaté en différentes factions, en fonction de ses intérêts, de ses financements extérieurs et aujourd'hui, le seul groupe qui reste structuré, c'est Al-Qaïda dans la péninsule arabique", confiait ainsi le spécialiste des mouvements islamistes Mathieu Guidère, au micro de France 2.

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