Le poids de l'envoi d'argent des migrants dans l'économie mondiale
Ils partent pour chercher une meilleure vie, ils laissent famille et enfants derrière eux. En envoyant quelques dollars par mois, ils contribuent au développement de leurs pays d'origine. En 2011, la Banque Mondiale a enregistré une augmentation de 8% du montant d’argent envoyé . Si la tendance se maintient, l’établissement financier prévoit que 590 milliards de dollars seront envoyés par les migrants à leur pays d’origine en 2014.
Des statistiques qui restent à affiner car la collecte de ces données n’est pas toujours aisée. La Banque centrale du Ghana, par exemple, avait enregistré 1,8 milliards de dollars en 2010 alors que la Banque mondiale n’en a comptabilisé que 136 millions.
Les migrants font décoller leur pays
Cette masse d’argent représente un facteur de développement dans dix pays, notamment, recensés par cette banque. L’Inde, quatrième puissance économique, la Chine deuxième dans ce classement et le Mexique, pays émergent. Trois nations qui ont reçu, en 2011, la quantité la plus importante d’argent de leurs migrants dispersés dans le monde entier. Il s’agit de pays fortement peuplés avec une diaspora massive. Ces dix nations figurent sur la carte interactive ci-dessus décrivant les échanges d'argent.
Pour regarder les flux d'argent de plus près cliquez sur la carte et zoomez à l'aide de la molette de votre souris
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Les migrants font survivre leur village
Alors que certains pays connaissent un boom économique grâce, en partie, à leur diaspora. D'autres, ne font que survivre à l'aide de ces envois d’argent. Au Tadjikistan- petit pays de 7 millions situé à la frontière avec l’Afghanistan, la Chine et le Pakistan- 30% de son PIB repose sur les sommes expédiées par les migrants. Pour le Liban, figurant sur la carte et bénéficiaire important de ce flux monétaire, les envois représentent 17% de son économie.
Le boom des banques du migrant
En règle générale, l’argent envoyé par les migrants se dilue aussitôt dans le budget familial. Les gouvernements des pays à forte émigration veulent que ces fonds soient directement injectés dans leur économie et qu'ils soient investis.
Pour répondre à cette volonté, les "banques du migrant" commencent à voir le jour. Des établissements dont les fonds sont constitués par l'apport des migrants, celui des pays d'origine et celui de l'argent accordé par le gouvernement du pays d'accueil.
En Nouvelle Zélande, par exemple, cela fait plus de quinze ans qu'une banque propose des services adaptés aux migrants. Les banques du migrant sont un pas supplémentaire vers une logique moins informelle de la distribution de ces capitaux.
Le Népal, dont 20% de son budget repose sur ces envois, l'Éthiopie ou le Kenya sont des pionniers en la matière. Le Nigeria a prévu d’ouvrir sa banque en 2012. Le Bangladesh et le Rwanda s’y mettent aussi. Les membres du G20 se sont engagés à contribuer à ces banques ainsi qu’à faire baisser les coûts de l’envoi d’argent.
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