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La justice turque ordonne la levée du blocage de Youtube

La Cour constitutionnelle turque a ordonné ce jeudi la levée du blocage de l'accès à YouTube. C’est le gouvernement islamo-conservateur qui l’avait bloqué il y a deux mois.
Article rédigé par Leila Marchand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© REUTERS/Umit Bektas)

La politique de Recep Tayyip Erdogan se heurte de nouveau à la loi. Ce jeudi, la Cour constitutionnelle a estimé que la décision du Premier ministre turc de bloquer l’accès à Youtube violait la liberté d’expression.

L’accès à la plateforme d’échanges de vidéos avaient été fermé le 27 mars dernier, officiellement pour des raisons de "sécurité nationale ", après la diffusion de l'enregistrement pirate d'une réunion confidentielle de hauts responsables turcs sur la guerre en Syrie.

Saisis par des internautes, qui ont protesté en masse contre cette interdiction, plusieurs tribunaux turcs avaient déjà tenté de faire lever la décision. Mais le gouvernement avait refusé de bouger de ses positions. En tant que plus haute instance judiciaire du pays, la Cour constitutionnelle a cette fois eu le dernier mot. L'autorité administrative des télécommunications (TIB) a été sommée de rétablir l'accès à la plateforme.

En guerre contre les réseaux sociaux

Début avril, le même scénario s'était déroulé pour le réseau Twitter. Deux semaines après son blocage par le gouvernement, la Cour avait ordonné la levée de la décision. Furieux, Erdogan avait été contraint d'obtempérer.

Comme pour Youtube, cette censure a suscité de nombreuses critiques, aussi bien en Turquie qu'à l'étranger. Le Premier ministre tente de bâillonner les réseaux sociaux depuis fin février : des enregistrements de conversations téléphoniques, alors qu’il évoque le scandale de corruption qui agite le pays depuis décembre, y ont été diffusées en février. Ces fuites ont enflammé les réseaux sociaux et des milliers de Turcs sont descendus dans la rue réclamer son départ.

Erdogan juge ces informations calomnieuses et accuse les réseaux de son principal opposant, Fethullah Gülen, de les orchestrer. Fin avril, il a d’ailleurs réclamé l’extradition de l'homme politique pour espionnage et tentative de coup d’Etat. 

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