L'Arabie saoudite et ses alliés rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de "soutenir le terrorisme"
Le Qatar est également exclu de la coalition militaire arabe qui combat des rebelles chiites pro-iraniens au Yémen. Doha est accusé de soutenir les terroristes islamistes, notamment ceux de l'Etat islamique.
Séisme diplomatique au Moyen-Orient. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, puis l'Egypte et le Yémen ont annoncé lundi 5 juin qu'ils rompaient leurs relations diplomatiques avec le Qatar, un petit pays du Golfe de 2,2 millions d'habitants. Ryad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire accusent leur voisin Doha de "soutien au terrorisme", y compris à Al-Qaïda, au groupe Etat islamique et à la confrérie des Frères musulmans.
Les diplomates qataris ont 48 heures pour quitter leurs postes dans le Golfe. Ryad a également fermé ses frontières terrestres, aériennes et maritimes avec Doha pour "protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme". Les compagnies aériennes Emirates, Etihad et Flydubai ont annoncé la suspension de tous leurs vols vers et en provenance du Qatar. En réaction, Qatar Airways a annoncé son intention de faire de même en direction de l'Arabie saoudite.
"Injustifiées" et "sans fondement" pour le Qatar
La coalition militaire arabe, intervenant depuis plus de deux ans au Yémen sous commandement saoudien contre les Houthis, des rebelles chiites pro-iraniens, a aussi décidé d'exclure le Qatar. Doha n'a pas immédiatement réagi à ces mesures. Mais le coup est rude pour cet Etat qui se targue de jouer un rôle régional et d'avoir été choisi pour organiser le Mondial 2022 de football.
Ces mesures sont "injustifiées" et "sans fondement", a réagi le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué. Elles ont un "objectif clair: placer l'Etat sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté" et est "totalement inacceptable".
Il s'agit de la crise diplomatique la plus grave depuis la création en 1981 du Conseil de coopération du Golfe, réunissant Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar. Elle survient quinze jours après un voyage de Donald Trump qui avait exhorté les pays musulmans à se mobiliser contre l'extrémisme. Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a pourtant pressé les pays du Golfe de rester unis.
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