Au Japon, pour lutter contre le surtourisme, une petite ville installe un filet masquant le mont Fuji
Une petite ville japonaise a installé, mardi 21 mai, un haut filet opaque pour masquer une vue du mont Fuji prisée par des hordes de touristes. La mairie de Fujikawaguchiko, dans le centre du Japon, a justifié cette décision par les incivilités de nombreux touristes étrangers, jetant des déchets par terre, fumant en dehors des zones autorisées, traversant la route au feu rouge ou se garant n'importe comment. Certains grimpaient même sur le toit d'une clinique dentaire à proximité, en toute illégalité, pour pouvoir prendre de meilleures photos.
Les photographies, prises d'un trottoir étroit le long d'une route très passante, étaient devenues extrêmement populaires sur les réseaux sociaux comme Instagram, car elles combinaient une vue du majestueux volcan avec au premier plan une supérette Lawson et son parking, une forme de symbole du Japon contemporain.
Les autorités locales ont prévenu qu'elles comptaient laisser la barrière en place aussi longtemps que nécessaire, le temps que la situation s'améliore. Le mont Fuji, le sommet le plus haut du Japon (3 776 m), peut être photographié de nombreux autres endroits, y compris à Fujikawaguchiko. Un voyagiste proposant des excursions autour du mont Fuji depuis Tokyo a confié qu'il emmenait désormais des touristes vers un autre magasin Lawson à proximité avec une vue similaire sur le volcan, mais avec moins de riverains à proximité.
Un record de visiteurs au Japon au printemps
Ailleurs aussi, le Japon tente de lutter contre les effets du surtourisme. L'accès à un sentier de randonnée très populaire pour gravir le mont Fuji de juillet à septembre a été rendu payant (autour de 12 euros) et limité à 4 000 personnes par jour, avec un système de réservation en ligne.
Dans l'ancienne capitale impériale Kyoto, certaines ruelles dans le quartier des geishas sont fermées au public depuis le mois dernier. Le conseil local du quartier de Gion avait déploré le fait que certains touristes se comportaient comme des "paparazzi" en poursuivant les geishas pour les prendre en photo sans leur autorisation, et se croyaient dans un "parc d'attractions". Plus de trois millions de visiteurs sont venus dans l'archipel nippon en mars, un record mensuel pour le pays. Ce seuil a de nouveau été atteint en avril.
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