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Japon: la prison de Kumamoto ouvre ses portes aux sinistrés des séismes
Une prison du sud-ouest du Japon a ouvert ses portes à une partie des milliers de sinistrés, après les deux violents séismes survenus les 14 et 16 avril 2016. C'est la première fois dans l’archipel qu'une telle mesure est mise en place. Elle a été envisagée par le ministère de la Justice depuis le grand séisme et le tsunami de mars 2011 qui avaient fait 18.500 morts.
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Les 500 détenus de la prison de Kumamoto n'ont pas l’habitude de voir leur salle d'arts martiaux squattée par des sinistrés. Jusqu'à 250 personnes déplacées suite aux deux récents tremblements de terre et leur quelque 680 répliques ont été hébergées dans ces locaux. «C’est la première fois que cette politique est mise en œuvre», a déclaré un représentant du ministère, Koichi Shima.
Le Japon, coutumier des secousses sismiques, vit sa situation humanitaire la plus difficile depuis le séisme du 11 mars 2011, suivi d'un tsunami meurtrier ayant conduit à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Par peur des répliques, plusieurs centaines d'habitants de Kumamoto ont passé une nouvelle nuit, le 20 avril, dans leurs voitures ou sous des abris de fortune pour éviter les 290 centres d’accueil bondés de monde.
Près de 100.000 habitants évacués ont été installés dans des gymnases ou des écoles, et certains, selon les médias, ont passé la nuit dans leurs voitures ou même dehors sous des couvertures par des températures descendant jusqu’à 8°. «Beaucoup de gens vivent actuellement des jours d'angoisse dans des centres d'hébergement», a déclaré le 18 avril 2016 le Premier ministre Shinzo Abe. «Nous allons continuer à apporter de l'aide en étant proches des personnes affectées», a-t-il promis.
Le temple Aso, l'un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon, détruit par le séisme de cette nuit. #Kumamoto pic.twitter.com/NmDhxbiI9W
— Yann Rousseau (@yannsan) April 16, 2016
Quelque 25.000 soldats, pompiers, médecins et autres sauveteurs étaient à pied d'œuvre dans la région, située à quelque 900 km de Tokyo. Les pompiers ont estimé à près d'un millier les habitations entièrement détruites et à plus de 2.000 celles qui le sont partiellement. Ils y auraient également 63 bâtiments publics endommagés.
Le maire de Kumamoto, Kazufumi Onishi, s'est dit désolé sur Facebook des retards dans l'acheminement des vivres et le déploiement des secours: «Soyez patients, je vous en prie», a-t-il écrit à l'adresse de ses concitoyens.
— francetv info (@francetvinfo) 18 avril 2016
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Le bilan des deux séismes s'est encore alourdi, le 20 avril, passant de 46 à 48 morts. Sur 680 répliques enregistrées, 90 environ ont atteint ou dépassé la magnitude 4 sur l'échelle de Shindo. Elles ont été ressenties dans tout le centre de l'île de Kyushu, une région moins soumise aux tremblements de terre que dans d'autres parties du pays.
Tremblement de terre à Kumamoto : des dégâts, des blessés et des répliques #japon pic.twitter.com/G70TQsmv3c
— Journal du Japon (@JournalDuJapon) April 14, 2016
Situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, l'archipel subit chaque année plus de 20% des plus violents séismes du monde.
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