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Elections en Italie : Giorgia Meloni parviendra-t-elle à gouverner seule ?

Sortie victorieuse des élections générales en Italie, la leader d'extrême droite ambitionne de devenir Première ministre, après la victoire de la coalition. Mais rien n'est encore assuré.

Article rédigé par Bruce de Galzain, Louise Bodet - édité par Margaux Queffélec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La cheffe du parti post-faciste Fratelli d'Italia fait le signe de la victoire dans son QG de campagne le 26 septembre.  (ANDREAS SOLARO / AFP)

Et maintenant ? Giorgia Meloni sort clairement victorieuse des élections générales en Italie selon les premiers résultats, qui restent encore à affiner. "Nous gouvernerons pour tous les Italiens", a assuré celle qui entend bien devenir Première ministre. Son parti post-faciste Fratelli d'Italia a ainsi multiplié au moins par cinq son score de 2018, pour atteindre 26% des suffrages.  Giorgia Meloni pourrait donc devenir la première femme chef de gouvernement en Italie et, surtout, la plus à droite depuis la création de la République, en 1946. Mais si elle a connue une ascension fulgurante, pourra-t-elle gouverner seule ? 

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Car, au total, sa coalition avec la Ligue, le parti d'extrême droite de Matteo Salvini crédité à 8%, et le parti Forza Italia de l'éternel Silvio Berlusconi (8,2%) pourrait totaliser environ 43% des voix, selon des résultats partiels. Sur la foi de ces chiffres, l'alliance de droite obtiendrait la majorité absolue dans les deux chambres : le Sénat et la Chambre des députés. Elle aura les coudées franches pour gouverner, mais cela reste très fragile. Matteo Salvini semble s'effondrer - à ce point, ce n'était pas prévu - et Silvio Berlusconi n'a pas réussi à se maintenir.

Prochain rendez-vous le 13 octobre 

Reste que cette défaite de ses alliés vient renforcer une victoire très marquée à droite. Si Giorgia Meloni est nommée présidente du Conseil, elle sera la femme européenne la plus à droite de l'Histoire au pouvoir. Après la Suède, l'extrême droite fait donc une nouvelle percée en Europe, où pour la première fois depuis 1945 un parti post-fasciste se retrouve aux portes du pouvoir. 

Et en Italie, on estime que le pays pourrait souffrir de cette image. "Nous le ferons dans l'objectif d'unir le peuple", , a assuré la cheffe du parti Fratelli d'Italia qui tente de rassurer face aux inquiétudes, dans un discours de rassemblement et d'apaisement en reconnaissant que la campagne électorale avait été "violente et agressive". A gauche, ni le Parti démocrate (PD), qui passe sous la barre des 20%, ni le Mouvement antisystéme 5 Etoiles n'ont réussi à faire barrage à l'extrême droite. La vice-présidente du PD, Debora Seracchiani, a reconnu la "victoire de la droite emmenée par Giorgia Meloni", ce qui marque "une soirée triste pour le pays". Un pays dont le scrutin a été marqué par une forte absention avec seulement 64,07% de participation contre 73,86% en 2018. 

A la différence du système français, en Italie, tout commence. Il va donc falloir attendre le prochain rendez-vous officiel aura lieu le 13 octobre, avec la première convocation du nouveau Parlement, sénateurs d'un côté, chambre des députés de l'autre. Place ensuite aux consultations : c'est à ce moment-là que le président de la République, Sergio Matarella, consultera les chefs de partis vainqueurs pour désigner seul le ou la président du conseil - que Giorgia Meloni ambitionne de diriger. En Italie, former un gouvernement après des élections prend en moyenne plus de deux mois.

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