L'Iran doit "renoncer à des représailles" contre les Etats-Unis, demande le ministre français des Affaires étrangères

Article rédigé par franceinfo
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Des milliers de personnes assistent aux funérailles du général Qassem Soleimani le 6 janvier 2020 à Téhéran (Iran). (FATEMEH BAHRAMI / ANADOLU AGENCY / AFP)

L'Iran a promis une "riposte militaire", une "dure vengeance" qui frappera "au bon endroit et au bon moment" après la mort de son général, auquel une marée humaine a rendu hommage lundi à Téhéran.

Ce qu'il faut savoir

Portrait de leur héros souriant en main, la foule s'est massée bien avant 8 heures (5h30 heure de Paris) aux abords de l'université de Téhéran. Le centre de la capitale iranienne était noir de monde, lundi 6 janvier, pour rendre hommage au général iranien Qassem Soleimani, tué vendredi par une frappe américaine en Irak, dont les répercussions se font toujours sentir dans la communauté internationale.

L'Iran a promis une "riposte militaire", une "dure vengeance" qui frappera "au bon endroit et au bon moment". Le gouvernement iranien doit "renoncer à des représailles", a relevé Jean-Yves Le Drian sur BFMTV."Personne ne veut la guerre. Tout le monde dit 'ce n'est pas possible, il faut arrêter l'escalade', donc prenons les moyens pour le faire", a-t-il affirmé. "La seule condition, c'est que les deux parties [Etats-Unis et Iran] s'engagent dans un processus de négociations pour permettre la stabilité régionale", a-t-il ajouté.

Des funérailles très suivies. Devant le cercueil du général, le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a dirigé une courte prière en arabe. Puis une marée humaine en deuil a accompagné les cercueils du général Qassem Soleimani et de ses compagnons d'armes, également tués dans l'attaque de drone américaine. En tête du cortège, des Gardiens de la Révolution se sont affairés à renvoyer vers la foule les keffieh, chemises ou autres vêtements qui leur sont lancés, après les avoir frottés sur les cercueils pour attirer la protection des "martyrs" à ceux qui les porteront.

Eviter "davantage de violence et de provocations". Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a appelé lundi l'Iran à éviter "davantage de violence et de provocations", à l'issue d'une réunion extraordinaire des ambassadeurs de l'Alliance atlantique sur la crise entre Washington et Téhéran. Lors de cette réunion des ambassadeurs des 29 pays de l'Otan, les responsables américains ont informé leurs partenaires à propos de l'opération lors de laquelle le général iranien Qassem Soleimani a été tué en Irak.

Rencontre des chefs de la diplomatie de l'UE. Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront quant à eux vendredi pour discuter des moyens de préserver l'accord sur le programme nucléaire iranien. Ils réfléchiront aux réponses à apporter à Téhéran de s'affranchir davantage de l'accord de 2015 sur son programme nucléaire et de ne plus limiter l'enrichissement d'uranium.

Des sites culturels iraniens dans le viseur de Trump. Le président américain a menacé l'Iran de représailles majeures et réaffirmé dimanche soir sa menace de frapper des sites culturels iraniens, malgré le tollé provoqué en Iran comme aux Etats-Unis, où de nombreuses voix l'accusent de vouloir perpétrer un "crime de guerre".

L'Irak menacé de sanctions. Dimanche, le Parlement irakien a voté pour réclamer l'expulsion de l'armée américaine du pays. Celle-ci risque donc son deuxième retrait forcé d'Irak en une décennie. En réponse, Donald Trump a menacé l'Irak de sanctions. Lundi, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a jugé que ces menaces n'étaient "pas d'une très grande aide".