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SMS, caméras de surveillance et "graduation" de la surveillance... Comment la police iranienne contrôle à nouveau le port du voile

Un programme iranien de surveillance du port du voile a été réactivé, plus de 100 jours après la mort de Mahsa Amini. Les occupantes de véhicules sont surveillées de près par les forces de police.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers iraniens arrêtent une voiture lors d'une opération de répression visant à faire respecter le code vestimentaire islamique dans le nord de Téhéran, le 22 avril 2007 (photo d'illustration). (BEHROUZ MEHRI / AFP)

La police iranienne a recommencé à surveiller le port du hijab par les femmes plus de 100 jours après la mort de la jeune Iranienne Mahsa Amini à la suite de son arrestation pour violation présumée du code vestimentaire strict des femmes.

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La police des mœurs a pourtant récemment annoncé la fin des arrestations des femmes tête nue. Mais les forces de l'ordre iraniennes utilisent de nouveau les caméras de vidéosurveillance pour scruter le port du voile en voiture.

Si une conductrice ou passagère est filmée sans son voile, le propriétaire du véhicule peut recevoir le message suivant par texto en guise d'avertissement: "L'absence du voile a été observée dans votre voiture. Il est nécessaire de respecter les normes de la société et de veiller à ne pas répéter cet acte." Pour l’instant, la police n'envoie qu'un simple SMS sans mesure punitive ou d’amende. 

Le programme Nazer-1 réactivé 

Cette utilisation des caméras pour vérifier le port du voile dans les voitures est en réalité le premier grade du programme Nazer, "surveillance" en persan. Ce programme a été lancé par la police en 2020. Nazer comprend trois autres niveaux : l'un concerne le port du voile dans les centres commerciaux, un autre grade s'applique aux espaces publics, et, enfin, le dernier niveau surveille les photos de femmes têtes nues publiées sur les réseaux sociaux.

"La police des mœurs (...) a été abolie", avait pourtant annoncé le samedi 3 décembre, le procureur général iranien, Mohammad Jafar Montazeri, ajoutant que les autorités avaient demandé à la justice et au Parlement de revoir la loi de 1983 sur le port du voile obligatoire.

 Ces dernières semaines, de nombreuses femmes iraniennes avaient même pris l'habitude de sortir sans hijab en signe de défi, après la mort de Massa Amini. Avec ce retour de la surveillance du port du voile, le régime souhaite revenir à une application stricte de la loi qui impose le voile obligatoire. 

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