Inde : quels sont les (gros) contrats qu'Emmanuel Macron va ramener dans ses valises ?
Le président de la République effectue une visite d'Etat de trois jours en Inde afin, espère-t-il, de renforcer les liens politiques et économiques avec le géant démographique d'Asie du Sud.
Renforcer les liens politiques et économiques avec l'Inde : l'objectif de la visite d'Etat de trois jours du président français, Emmanuel Macron, est clair. Depuis New Dehli, le président français a salué, samedi 10 mars, l'ouverture d'une "nouvelle ère" du partenariat stratégique lancé il y a vingt ans entre les deux pays, marqué par une coopération renforcée en matière de défense, de lutte contre le terrorisme et le changement climatique.
Sur le front commercial, l'Elysée a annoncé dans un communiqué un total de 20 contrats pour un montant de 13 milliards d'euros "avec 50% de part française", et 200 millions d'euros d'investissements en Inde. Voici ce que l'on sait de ces accords.
Un contrat de 12 milliards d'euros pour Safran
Le groupe aéronautique français Safran va conclure, samedi, un contrat de 12 milliards d'euros avec la compagnie aérienne à bas prix indienne SpiceJet pour la fourniture et la maintenance de moteurs d'avions, a annoncé l'Élysée. Il s'agit de Boeing 737 MAX, version remotorisée du moyen-courrier du constructeur américain. Les détails exacts de ce marché ne sont pas encore connus. Le contrat doit être formellement signé dans l'après-midi par les patrons des deux groupes.
Les retombées économiques devraient également profiter aux partenaires indiens de Safran dans des proportions qui restaient à préciser. Safran va ainsi investir dans une usine de câblage dans le Telangana (sud de l'Inde), a précisé l'Elysée. La très compétitive industrie aérienne de ce pays de 1,3 milliard d'habitants a connu un boom ces dernières années. Le transport aérien croît en Inde d'environ 20% par an.
Environ un milliard d'autres contrats, dont 75 millions pour Alstom
"Du sol au ciel, il n’y a pas de domaines dans lesquels nous ne travaillons pas ensemble", a déclaré samedi le Premier ministre indien, Narendra Modi, selon Le Monde. Et pour cause : d'autres contrats seront signés au cours de cette visite. L'un d'eux, signé par Suez, deuxième groupe mondial pour le traitement des eaux et des déchets, porte sur la distribution d'eau potable et la modernisation du réseau à Davangere (dans le sud de l'Inde). Son montant n'a pas été précisé.
Par ailleurs, l'Elysée cite dans un communiqué un accord signé par le groupe d'ingénierie Egis (filiale de la Caisse des dépôts, CDC) pour le design de trois aéroports, un protocole d'accord pour la firme parisienne Enia Architectes pour le design de gares du métro de Pune (grande métropole située dans l'ouest de l'Inde), ou encore un contrat pour la maison Roucadil, société familiale basée dans le Lot-et-Garonne, pour l'exportation de pruneaux d'Agen. De son côté, Reuters précise qu'il est aussi question de contrats dans l'énergie solaire ou encore pour la firme Air Liquide.
Surtout, le constructeur ferroviaire Alstom a décroché trois contrats d'un montant total de 75 millions d'euros : deux d'alimentation électrique auprès des sociétés indiennes Mumbai Metro Rail Corporation et Jaipur Metro Rail Corporation, ainsi qu'un troisième pour de nouveaux trains de la part de la Chennai Metro Rail Corporation, selon un communiqué du groupe.
Un projet concernant six réacteurs EPR en préparation
En outre, le projet de fourniture par EDF de six réacteurs nucléaires a progressé. Paris et New Delhi ont affirmé samedi leur objectif de débuter à "la fin 2018" les travaux pour la construction en Inde de la plus "grande centrale nucléaire du monde", avec ces six réacteurs de type EPR. Le groupe EDF et son homologue indien Nuclear Power Corporation of India Ltd (NPCIL) ont signé à New Delhi, au premier jour de la visite en Inde du président Emmanuel Macron, un accord portant sur le schéma industriel du projet de centrale de Jaitapur (côte Sud-Ouest).
La présidence française a, pour sa part, expliqué espérer que l'accord définitif sur la construction de la centrale soit signé "avant la fin de l'année". Dans une déclaration commune, le président français et le Premier ministre indien, Narendra Modi, ont "encouragé EDF et NPCIL à accélérer les négociations contractuelles" en ce sens. Ce dossier très complexe est en négociation depuis une décennie et suscite une contestation locale en raison de craintes environnementales.
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