: Vidéo Union européenne : sans "colonne vertébrale stabilisée" entre la France et l'Allemagne, "rien n'avance", affirme Pascal Canfin
Les 27 Etats membres ont enfin décidé de lancer un plan pour limiter la hausse des prix de l'énergie. Mais les divergences entre Paris et Berlin empêchent la mise en place "de mesures fortes", regrette l'eurodéputé Renew.
À Bruxelles, les dirigeants de l’Union européenne se sont mis d’accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une "feuille de route" visant à mettre en place, dans les prochaines semaines, des mesures destinées à freiner la flambée des prix de l’énergie. Il faut "une colonne vertébrale stabilisée entre la France et l’Allemagne" sinon "rien n’avance", a estimé vendredi matin sur franceinfo Pascal Canfin, président de la Commission Environnement du Parlement Européen et eurodéputé Renew.
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"Nous sommes en train de reprendre le problème par le bon bout", s'est réjoui le député libéral. "Depuis quinze jours, trois semaines, la mayonnaise prend moins, notamment parce qu'il y a et il y a toujours un désaccord franco-allemand", affirme Pascal Canfin reconnaissant toutefois que ce désaccord est "moins fort" ce vendredi qu'il ne l'était jeudi. Mais selon l'ancien directeur général de l'association environnementale WWF France : "Tant qu'il n'y a pas d'accord entre la France et l'Allemagne, c'est difficile de prendre des mesures fortes" au niveau européen.
Conseil européen : "Quand il n'y a pas une colonne vertébrale stabilisée entre la France et l'Allemagne, rien n'avance", reconnaît Pascal Canfin. Pour les achats groupés de gaz, "il y a un pays qui n'a pas joué le jeu", c'est l'Allemagne." pic.twitter.com/QkxGunw8Sw
— franceinfo (@franceinfo) October 21, 2022
Entre Paris et Berlin, les relations se sont tendues ces dernières semaines autour de la question de l'énergie avec de profondes divergences sur le plafonnement du prix du gaz et le mécanisme de solidarité européenne face à la flambée des cours énergétiques, tous deux voulus par la France. Emmanuel Macron est allé jusqu'à évoquer jeudi un isolement de l'Allemagne."Je pense que ce n’est pas bon ni pour l’Allemagne ni pour l’Europe qu’elle s’isole", a déclaré le président français.
Emmanuel Macron a également estimé qu'il fallait se "coordonner en amont", plutôt que de faire cavalier seul comme l'a fait le chancelier allemand Olaf Scholz en annonçant un mégaplan de soutien de 200 milliards d'euros pour protéger son économie face à la crise économique. "Je pense que le président de la République a eu parfaitement raison de prendre ses responsabilités et de dire 'puisqu'on n'est pas d'accord, on va dire qu'on n'est pas d'accord'", juge Pascal Canfin. "On est dans une situation où on peut dire aux Allemands, maintenant il faut jouer collectif", a-t-il lancé.
Une "réponse européenne" comme pour le Covid
La Commission européenne a pour objectif que les 27 Etats achètent le gaz ensemble afin de sécuriser l'approvisionnement de l'Europe et calmer l'envolée des prix. Les Etats-membres devront obligatoirement se grouper pour acheter ensemble un volume limité de gaz d'une part, et d'autre part, un "système d'achat volontaire" est sur la table. Les compagnies gazières pourront former un consortium d'achat européen de gaz, en dérogeant aux règles strictes de concurrence habituellement en vigueur au sein de l'Union européenne. Les discussions engagées dès le mois de mars sur ce sujet, au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, n'avaient pas pu aboutir jusqu'à maintenant. La responsabilité en incombe à l'Allemagne, estime Pascal Canfin : "Il y a un pays qui a massivement acheté du gaz partout dans le monde, tout seul, et ce pays s'appelle l'Allemagne".
Comme pour le Covid-19, il faut "une réponse européenne" sur le gaz, défend le député européen. Il fait le parallèle entre l'action européenne au moment de la crise sanitaire et les perspectives d'une réponse commune des 27 au sujet de la crise énergétique. L'Europe avait pu "acheter massivement des vaccins" à un prix moindre, rappelle Pascal Cafin et "c'est exactement ce qu'il faut faire" pour le gaz, avance-t-il, "c'est-à-dire aller voir les vendeurs de gaz ensemble".
Les Etats membres se divisent aussi au sujet du plafonnement du prix du gaz nécessaire pour produire de l'électricité. Un tarif plafond est déjà en vigueur en Espagne et au Portugal, permettant de faire baisser les prix. Ce mécanisme, dit "ibérique", est souhaité par la France mais l'Allemagne s'y oppose, comme les Pays-Bas ou le Danemark. "J'espère qu'on va gagner cette bataille", a lancé Pascal Canfin. Selon lui un plafonnement "est absolument fondamental pour faire baisser les prix pour tout le monde, y compris pour les ménages et aussi de plus en plus pour les entreprises".
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