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Vidéo Six questions très simples sur la crise entre la Russie et l'Ukraine

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Pourquoi la Russie s'intéresse à l'Ukraine ? Est-ce qu'il y a un risque de guerre mondiale ? Anna Colin Lebedev, chercheuse sur les régions postsoviétiques, répond à six questions très simples sur la crise entre la Russie et l'Ukraine.
VIDEO. Six questions très simples sur la crise entre la Russie et l'Ukraine Pourquoi la Russie s'intéresse à l'Ukraine ? Est-ce qu'il y a un risque de guerre mondiale ? Anna Colin Lebedev, chercheuse sur les régions postsoviétiques, répond à six questions très simples sur la crise entre la Russie et l'Ukraine. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Pourquoi la Russie s'intéresse à l'Ukraine ? Est-ce qu'il y a un risque de guerre mondiale ? Anna Colin Lebedev, chercheuse sur les régions postsoviétiques, répond à six questions très simples sur la crise entre la Russie et l'Ukraine.

Pourquoi la Russie s'intéresse à l'Ukraine

Anna Colin Lebedev : Il y a plein de raisons à ça. La première, c'est que la Russie et l'Ukraine faisaient partie d'un même pays, l'Union soviétique, il y a 30 ans. Et donc, la Russie, elle a la sensation que tous les pays qui faisaient partie de ce même pays avec elle ont aujourd'hui à avoir une relation spéciale avec la Russie. D'autre part, l'Ukraine est une voie de passage pour les hydrocarbures que la Russie vend dans l'Union européenne. Enfin, symboliquement, l'Ukraine est importante pour la Russie. On y parle en partie le Russe et la Russie considère que le berceau de sa propre civilisation est à Kiev. Alors, perdre le berceau de sa propre civilisation, ça fait quand même mal.

La Russie a-t-elle des alliés ?

Anna Colin Lebedev : Elle a des alliés, mais je dirais que c'est pas l'élément central dans cette histoire. Il y a d'un côté la Biélorussie, qui est aussi frontalière de l'Ukraine, qui est très proche de la Russie actuellement, et les forces armées russes se sont stationnées en Biélorussie et pourraient attaquer depuis la Biélorussie. Il y a d'autres États, mais ces États sont un petit peu loin. On a par exemple le Kazakhstan en Asie centrale qui est un État allié de la Russie et il pourrait la soutenir militairement. La Chine, c'est moins évident. Jusqu'à maintenant, il y a des partenariats entre la Russie et la Chine, mais il n'y a absolument pas d'alliance militaire, donc à ce jour, il n'y a aucune raison que la Chine intervienne dans ce conflit armé qui est quand même très, très loin de ses frontières.

Est-ce que toute l'Europe pourrait être impliquée ?

Anna Colin Lebedev : Les Européens n'ont absolument pas envie de combattre, de s'engager dans une guerre, et puis l'Ukraine, si elle était attaquée par la Russie, eh bien ce n'est pas un État membre de l'Union européenne. C'est un État ami, partenaire, etc., mais il n'y a aucune obligation légale pour aucun État en Europe à défendre l'Ukraine. Cependant, autour de l’Ukraine, eh bien, il y a des pays qui sont membres de l'Union européenne et là, il y a quand même une sorte d'obligation de solidarité avec ces pays, et notamment les pays baltes, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie, qui sont frontaliers de la Russie et qui sont frontaliers de la Biélorussie. Eh bien, ils ont très peur d'être attaqués par la Russie. Alors, si jamais la Russie les attaquait, là, bien évidemment, la donne serait un peu différente.

Est-ce qu'il y a un risque de guerre mondiale ?

Anna Colin Lebedev : Une guerre mondiale ne commence jamais comme une guerre mondiale. Il y a toujours un déclenchement dans un pays à travers une crise... là, dans ce cas-là, entre la Russie et l'Ukraine, aujourd'hui, nous avons pas mal d'autres pays et d'autres acteurs qui sont présents dans cette crise. On a les États-Unis, on a l'OTAN, on a l'Union européenne, on a différents pays de l'Union européenne, donc, effectivement, si le conflit dégénérait, il pourrait concerner un grand nombre d'États.

Est-ce qu'il y a un risque nucléaire ?

Anna Colin Lebedev : La Russie possède l'arme nucléaire. L'Ukraine la possédait il y a 30 ans, mais a décidé de manière unilatérale et volontaire d'abandonner son arsenal nucléaire. Alors, aujourd'hui, ce que l'on sait des forces armées et des armes présentes à la frontière ukrainienne, c'est qu'a priori, il n'y a pas de missile nucléaire, mais cette menace d'attaque nucléaire est quelque chose que la Russie brandit régulièrement, en disant : attention, s'il y a de l'engrenage, il n'est pas impossible que ça se transforme en une guerre nucléaire, et dans une guerre nucléaire, comme vous le savez, il n'y a pas de vainqueur.

Comment ça a commencé ?

Anna Colin Lebedev : Je dirais que s'il y a des choses à comprendre, c'est que la Russie et l'Ukraine sont en guerre depuis 2014, depuis l'annexion par la Russie de la Crimée, qui était une partie du territoire ukrainien, et son soutien… son intervention armée, dans les républiques de l'est de l'Ukraine qui voulaient faire sécession de l'Ukraine et rejoindre la Russie. Et donc en fait, depuis, on a des forces armées qui se font face, on a aujourd'hui des troupes à la frontière entre la Russie et l'Ukraine, mais les troupes sont là depuis très longtemps. Aujourd'hui, il y en a juste plus, mais c'est une guerre qui ne s'est jamais arrêtée.

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