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Commission sur "l'influence russe" : Bruxelles lance une procédure d'infraction contre la Pologne

Alors que les élections législatives sont prévues à l'automne, cette commission d'enquête est accusée de cibler Donald Tusk, la principale figure de l'opposition.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président polonais Andrzej Duda, le 2 juin 2023 à Varsovie (Pologne). (ANDRZEJ IWANCZUK / NURPHOTO / AFP)

Le ton monte entre Bruxelles et Varsovie. La Commission européenne a annoncé mercredi 7 juin avoir lancé contre la Pologne une procédure d'infraction à propos de la mise en place d'une commission d'enquête controversée sur "l'influence russe", soupçonnée de viser l'opposition. Cette démarche peut mener à une saisine de la justice européenne. Bruxelles enverra jeudi une lettre de mise en demeure aux autorités polonaises. 

"Le collège [des commissaires] a décidé de lancer une procédure d'infraction en envoyant une lettre de mise en demeure" aux autorités polonaises, a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis. Bruxelles a pris cette décision, même si le président polonais Andrzej Duda avait annoncé le 2 juin la création d'un amendement pour modifier partiellement cette commission spéciale.

Un scrutin prévu à l'automne

Alors que les élections législatives sont prévues à l'automne, cette commission d'enquête créée par Varsovie est accusée de cibler Donald Tusk, le chef de la principale formation d'opposition. L'ancien Premier ministre polonais et ex-président du Conseil européen est la bête noire du parti populiste conservateur au pouvoir.

La Commission européenne et les Etats-Unis avaient déjà exprimé leur "préoccupation" la semaine dernière à propos de la création de cette instance. Le département d'Etat américain avait estimé qu'elle "pourrait être utilisée de manière abusive pour interférer avec des élections libres et équitables en Pologne".

Le commissaire européen à la Justice Didier Reynders avait adressé une lettre au gouvernement polonais pour lui faire part de ses inquiétudes de voir un "organe administratif capable d'empêcher des individus d'accéder à des fonctions officielles".

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