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Sylvie Di Palma : «Je pense en trois langues»

«Quand on me regarde, j'ai envie qu'on sache que j'ai eu une vie dense, pleine.» Et pour cause, c'est un destin hors-norme qui attendait la petite fille italienne qui débarquait à Sydney, avec sa famille, en 1957. Une suite de parenthèses entre trois pays : l'Australie, l'Italie et la France.
Article rédigé par Hervé Pozzo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sylvie Di Palma travaille pour l'école universitaire de management de Lyon 3. (HP/FTV)

Pour Sylvana Di Palma, six ans, l'Australie est synonyme de première rentrée scolaire. Mère et enfants sont venus rejoindre Pietro, le père, et Rocco, son inséparable cousin, venus du nord de l'Italie chercher un avenir meilleur dans ce pays si lointain. 

L'école porte un nom prédéstiné «Saint Joan of Arc», mais personne à l'époque ne le remarque. Comme personne ne remarquera à son entrée au collège que le blazer si anglo-saxon comporte un écusson brodé de deux mots : «la vérité». «Il était écris que je devais venir en France !»

Sydney est une ville tentaculaire aux larges allées et aux maisons à l'américaine. De jeunes années heureuses passent. Mais si Papa resterait bien, Maman a le mal de l'Europe. Arrive l'adolescence des enfants devenus bilingues et le choix s'impose : ce sera l'Europe. «Vu notre âge, nos parents devaient choisir. Soit nous restions, soit nous partions !»

Un mois de bateau ─ «un mois de vacances fantastiques» ─ pour rejoindre le Vieux continent et, à l'arrivée, Naples où la famille ne reste que très peu de temps. «Il y avait un décalage énorme entre la manière de vivre en Australie et en Italie.»

Des amis sont installés à Lyon et les Di palma décident d'y passer une partie des vacances d'été.
Essai transformé, la famille est enchantée et s'installe à Vénissieux, quartier Parilly. Sylvie y habite toujours.

Sylvie-Sylvana : toute l'histoire d'une vie résumée à deux prénoms. Dès son arrivée en France, au collège, Sylvana l'Australienne devient Sylvie pour sa professeur principale. Un prénom qu'elle officialisera il y a une dizaine d'années seulement, à la faveur de sa naturalisation française. «C'était une régularisation purement administrative car, depuis très longtemps, on ne m'appelait que comme cela

En filigrane pointe une histoire d'amour avec l'Hexagone : «Mon pays de cœur, mon enfance, c'est l'Australie; mes racines, l'Italie. Mais mon grand amour... c'est la France !»

L'histoire n'est pas si simple car Mme Di Palma n'économise jamais les parenthèses.
Après une vingtaine d'années en France, elle se marie à un Italien. Direction Oudine, toujours au nord de la Péninsule, jusqu'en 1993. Retour à Lyon, avec son fils, pour «lui donner un meilleur avenir».

L'ancienne capitale des Gaules et l'université Lyon 3 permettront à Sylvie Di Palma de vivre sereinement ses nationalités (après avoir perdu sa nationalité australienne, elle a retrouvé son passeport italien pour aujourd'hui avoir la double nationalité franco-italienne).

Responsable administratif au centre franco-Italien, Mme Di Palma gère aussi la scolarité d'étudiants de tous horizons suivant le master 2 de commerce extérieur à l'école universitaire de management. «Là est mon bain de jouvence, les étudiants maintiennent l'esprit vif !»

Sylvie Di Palma ne sait pas encore ce que l'avenir lui réserve et s'en accommode très bien : «Plus on change, plus on recommence tout : plus on sait s'adapter, c'est une force.»



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