Dans les montagnes autour d'Amatrice, la vie semble figée, arrêtée nette par le tremblement de terre de la fin du mois d'août. Depuis six mois, Nando Bonanni n'a pas voulu quitter sa terre. Il est resté ici pour prendre soin de ses 150 brebis. Son étable détruite par le séisme, l'hiver a été le plus dur qu'il ait jamais connu. "Au début, j'ai failli tout lâcher. Les bêtes avaient tellement froid dehors que dix agneaux en sont morts. Mais là, sous la tente, ça va mieux", estime Nando. Le centre historique dévastéÀ Amatrice, les hommes sont eux aussi bien loin de revivre comme avant. Depuis le séisme, Nando et son fils Angelo habitent dans des caravanes au confort précaire : "Le problème c'est que nous n'avons pas d'eau." "Vivre ici, c'est nul parce que c'est petit et que nous sommes trop serrés", témoigne Mattia Bonnani, le fils d'Angelo. Aujourd'hui encore, le centre historique de la petite cité fait penser à une zone de guerre. Dans la rue principale, seule la chaussée a pu être dégagée.