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Pour se rassurer face à Moscou, les pays baltes réclament des renforts à l’Otan

Les pays baltes souhaitent le déploiement sur leur territoire de 3000 soldats de l’Otan. Lituanie, Lettonie et Estonie entendent ainsi exercer un rôle dissuasif à l’égard de la Russie dont l’activité militaire s’est accrue à leurs frontières. Suite à la crise ukrainienne, des manœuvres lancées par Washington sont en cours dans la région.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
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Camp militaire de Otan d'Adazi en Lettonie. (Oksana Dzhadan/RIA Novosti)

Vilnius, Riga et Tallinn souhaitent «la présence permanente par rotation de forces de l'Otan» comme «mesure de dissuasion, compte tenu de la situation de la sécurité dans la région», a indiqué le 14 mai 2015 le porte-parole militaire lituanien, dans une allusion au rôle de la Russie dans le conflit en Ukraine.

Afin d'obtenir un bataillon de 3000 hommes suplémentaires, ces trois pays doivent adresser prochainement une lettre conjointe au général américain Philip Breedlove, commandant des troupes de l’Otan en Europe, a précisé le capitaine Mindaugas Neimontas.

Les Etats-Unis déploient depuis 2014 par rotation environ 600 soldats dans les pays baltes et en Pologne, membres de l’Otan depuis dix ans. L'Opération Détermination atlantique (Atlantic Resolve), en cours, a permis la formation avancée des forces baltes et polonaises.

 
Ces trois Républiques s’inquiètent de l'invasion de la Crimée par la Russie et du soutien de Moscou aux séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine. Ce qui a notamment conduit la Lituanie à rétablir le service militaire obligatoire qu’elle avait abandonné en 2008. 

De plus, l’activité militaire de Moscou en mer Baltique et dans l’espace aérien de ces trois pays s’est fortement accrue. Selon un rapport de Sciences Po, les experts ont comptabilisé 150 incidents aériens près de la frontière russo-lettonne et 68 près de la frontière russo-lituanienne entre janvier et septembre 2014.

L'Allemagne sceptique
Une présence permanente de soldats de l’Otan dans cette région laisse l’Allemagne – également membre de l’Otan – sceptique, car contraire à «l'Acte fondateur» signé par l'Otan et la Russie en 1997.
 
Selon une source diplomatique de l'Otan, l'Alliance atlantique préfère développer sa force très réactive, mobile et capable d'être déployée rapidement tant dans l'est que dans le sud de l'Europe, pour répondre à une crise quel que soit l'endroit.

La Lituanie, la Lettonie et l'Estonie sont devenues en 2004 membres de l'Union européenne et de l'Otan après un demi-siècle d'occupation soviétique entre la fin de la Seconde guerre mondiale et 1991.

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